Nicolas Teyssandier est préhistorien chercheur au CNRS. Il a choisi un format original qui est à la fois documentaire et roman scientifique pour raconter une année de la vie d’un groupe de Sapiens vivant sur l’actuel territoire de la Dordogne au Paléolithique supérieur, il y a 35 000 ans. « C’est un récit que j’ai imaginé mais qui est basé sur la réalité scientifique de la recherche en préhistoire ». Il invite le jeune lecteur à remonter le temps jusqu’à cette période appelée l’« Aurignacien ». À cette époque, les hommes étaient dans une « période glaciaire ». Leur vie est racontée en quatre saisons. Le récit est très vivant, sous forme de dialogue, car l’auteur s’adresse directement aux enfants en leur expliquant comment les travaux des scientifiques permettent ces affirmations. Capucine restitue par de grandes illustrations sur double page, leur cadre de vie. « Dans un vaste « abri », un homme s’occupe du feu, des femmes allaitent leur bébé, un doyen d’environ cinquante … » Pour permettre aux jeunes de s’identifier, il décrit ce que font deux adolescents, Lasco et son amie Mocchi. Lasco refait les mêmes gestes que son père pour fabriquer sa sagaie. Comment se passent les chasses aux rennes ? Est-ce que tu entends ? Nos cinq chasseurs entament un court chant « rituel ». Les chasseurs-cueilleurs ont un profond respect pour la nature et les bêtes abattus. L’été, c’est le moment de changer d’habitat. Les jeunes adorent ces déplacements car ce sont l’occasion de rencontres lors de grands rassemblements. À l’automne, une aventure extraordinaire attend Toumaï, Mocchi, Lasco… Ils sont initiés à la « spéléologie » pour se rendre dans un sanctuaire secret, dans les profondeurs de la terre. Une vaste salle est parsemée de stalactites et stalagmites. Il y a des peintures magnifiques. Moschi admire sa mère en train de dessiner ! En hiver il fait -30°. Il faut ramasser beaucoup de bois pour alimenter les feux. En fin d’ouvrage, une chronologie de 4,6 milliards d’années à aujourd’hui, les lieux et repères clés cités dans ce récit dont Azkonzilo, Étiol, Pincevent… Cette manière de raconter la vie de Sapiens est captivante ! Le lecteur a l’impression d’avoir un préhistorien à ses côtés, lui donnant avec beaucoup de clarté les toutes dernières informations et relançant son attention lors des temps forts de cette année passée auprès d’un groupe de Sapiens, devenus comme des gens très proches. Espérons qu’il y aura d’autres récits scientifiques aussi réussis que celui-là.
Atlas des montagnes. Espaces habités, mondes imaginés
Les « Atlas » publiés par les éditions Autrement sont de précieuses aides pour les chercheurs et aussi pour le grand public qui a ainsi accès à