En se penchant sur les archives de Paul Émile Victor, l’auteur a été frappé par la détermination de ces « expolaires » à réussir leurs campagnes d’exploration dans des conditions extrêmes car c’était « la science qui primait ». Il s’est rappelé le titre d’un manuscrit de Paul Émile Victor « Polar circus », comparant ces expéditions à une caravane de cirque. D’où le titre de cet ouvrage. Le lecteur va découvrir l’« incroyable odyssée humaine de ces Français souvent méconnus. Ce récit historique commence vers 325 Av. JC. par l’odyssée de Pythéas, citoyen de Massalia, disciple du mathématicien Eudoxe de Cnide et excellent astronome, vers «Ultima Thulé ». « Il est un des plus anciens explorateurs scientifiques à avoir laissé une trace dans l’Histoire ». François 1er est le premier roi à commander une expédition. En 1534 Jacques Cartier atteint Terre-Neuve. Stéphane Dugast met à l’honneur des explorateurs méconnus du siècle des lumières, Louis Delile de la Croyère, Yves Joseph de Kerguelen, le comte de Lapérouse. Mais aucun n’est parvenu à franchir les glace à l’Ouest, ni à l’Est dans l’hémisphère Nord ! Bouvet de Lozier est le premier à décrire de gigantesques icebergs. Cette histoire est passionnante car l’auteur présente chaque personnage dans le contexte politique de l’époque où les rivalités entre nations sont nombreuses. « L’imbroglio est total, digne d’un roman policier ! ». Les expéditions vont se poursuivre aussi en Antarctique. En janvier 1840, Dumont d’Urville et ses hommes franchissent pour la première fois le cercle polaire antarctique. 1901 est une année pivot dans l’histoire polaire française. C’est le début des expéditions scientifiques d’envergure établies avec plusieurs pays. Charcot fera une ample moisson de relevés géographiques, de collections botaniques et zoologiques. Il y aura l’époque des « grandes premières » , du « plein boom » avec l’installation de stations polaires avec Paul-Émile Victor faisant une moisson d’observations scientifiques. Ces hommes ont vécu de réelles tragédies comme celle vécue par Demoulin et ses hommes au Groenland.en 1951. Autre date importante, celle de 1956 où les Polaires, dont Claude Lorius, vont jeter les bases de la climatologie. En Antarctique la science progresse avec le carottage de glace et des lancers de ballons. Aujourd’hui l’institut polaire Émile Victor (IPEV) gère deux stations en Antarctique avec 80 projets scientifiques par an. Mais se pose maintenant de nombreuses interrogations pour protéger ces régions de l’exploitation et de leur devenir par rapport au réchauffement climatique. C’est une très belle histoire de science !
Ovibos, le survivant de l’Arctique
Rémy Marion est un conteur intarissable de ses aventures en Arctique depuis 1980. Il est à la fois photographe, conférencier et infatigable initiateur de rencontres