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Institut de physique du globe de Paris. 100 ans de sciences pour la planète

Cet ouvrage publié à l’occasion de leur anniversaire, a été rédigé par un collectif de scientifiques de l’IPGP sous la direction de Marc Chaussidon, directeur de l’Institut. Comme l’explique, dans la préface deux scientifiques américains : « L’IPGP est l’un des principaux centres de recherche au monde dans le domaine des sciences de la Terre et des planètes ». Il est d’abord raconté comment celui-ci est passé d’un observatoire à St Maur, de 1880 à 2019, à un Institut. En 1856 est créé un service météorologique comprenant 13 stations en France reliées par télégraphe. Une iconographie importante sous forme d’instruments anciens, de portraits de scientifiques, de gravures, de photographies, de cartes et très nombreux schémas, de reproductions de cartes postales d’autrefois, d’extraits de journaux… Éleuthère Mascart peut être considéré comme le père de la géophysique française. Alfred Angot lança les premières observations sismiques à l’observatoire de Saint-Maur. L’institut de physique du globe fut créé le 28 juillet 1921. Aujourd’hui les physiciens partagent leur temps entre trois missions : observation, recherche et enseignement. De 1921 à 1959, les observations se développent en géophysique interne (magnétisme et sismologie) et les observations de géographie externe (météorologie, électricité atmosphérique) continuent. Charles Maurin directeur, œuvra pour que soient installés des observatoires dans les territoires d’outre-mer. Savez-vous qu’Albert Camus travailla à l’IPGP d’Alger ? L’observation du magnétisme terrestre et des propriétés de l’atmosphère prirent une grande place. Aujourd’hui l’étude se fait à partir d’instruments embarqués sur des nanosatellites et à partir du sol par sondage GNSS. Puis fut mis au point le paléomagnétisme, l’étude de la mémoire magnétique des roches. Un grand évènement fut la première année géophysique mondiale de 1957 à 1958. Des observatoires furent installés en Martinique et en Guadeloupe. La deuxième grande partie d’évolutions va de 1959 à 1976, de la rue Saint-Jacques vers Jussieu : un institut de recherche en sciences de la Terre. Il y eut à cette époque deux fait importants : la tectonique des plaques et le retour d’échantillons de la Lune. Une grande opération fut la réalisation de la première carte magnétique de la France. Les premiers ordinateurs furent installés vers 1970. Ce fut le début de la géophysique marine. Le programme de sismologie fut développé avec des observations menées dans l’Afar par Haroun Tazieff ainsi que la volcanologie avec des instruments de sismologie. La géochimie fera son entrée à l’IPGP en 1963. La troisième partie est l’émergence d’un IPGP moderne de renommée mondiale (1976 à 1990). Les réseaux Intermagnet et Geoscope furent fondés pour sonder l’intérieur de la planète. La géophysique marine se transforme en devenant des géosciences marines. La géochimie isotopique révolutionne les idées sur l’évolution de la Terre. Un département d’études spatiales fut crée en 1985 en collaboration avec la NASA. En 2010 eut lieu le déménagement sur le campus Cuvier. Des plateformes de calcul performant sont mises en place ainsi qu’un centre de données. Une prise de conscience de l’importance de la biologie amena à lui donner toute sa place dans l’étude des processus géologiques. Puis la cosmochimie se développa pour étudier la matière extraterrestre. Aujourd’hui l’IPGP doit aussi aider à faire face aux problèmes posés par le réchauffement climatique. Dans une deuxième grande partie sont présentées les grandes avancées scientifiques qui ont permis de constater que « des couplages existent, à toutes les échelles, entre des processus physiques, chimiques et biologiques » : les premiers temps du système solaire et des planètes, formation et composition du noyau de la Terre, la lithosphère océanique, des dorsales aux subductions, la potamologie (étude intégrée de la physique et de la chimie des fleuves et rivières) entre observation, expérimentation et modélisation. La troisième grande partie explique pourquoi cette science est à fort impact sociétal, anticiper les grands tremblements de terre, prévoir les futures éruptions des volcans français, aider à la transition énergétique… Cette évolution des sciences sur un siècle est passionnante car elle raconte comment grâce à des scientifiques particulièrement impliqués, comment les sciences de la terre et des planètes ont fait des avancées extraordinaires au sein de ce très réputé Institut de Physique du Globe de Paris.

Marc Chaussidon (Dir.), Éditions de La Martinière (Sciences)

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