Un homme a la main blessée, marche dans un désert. A côté de lui, Nova, une petite fille très fatiguée, lui demande de raconter son épopée spatiale… L’homme se revoit dans l’engin spatial lorsque la radio a cessé de fonctionner ! Philippe Vallette a mis quatre ans pour concevoir cette bande dessinée surprenante, bien différente de ses œuvres humoristiques précédentes. Se posant des questions sur l’avenir du monde, il a voulu dans cette BD d’anticipation aborder des thèmes qui nous fassent réfléchir. Le scénario, comme dans un film, alterne entre des scènes où le père et la fille essayent d’avancer et des séquences de la vie à bord de l’engin spatial. Quant au graphisme, il est surprenant aussi bien dans les traits des personnages que l’utilisation des couleurs en phase avec le degré de violence. L’inquiétude règne à bord. Il faut procéder à des contrôles. Le lecteur fait connaissance avec les membres de l’équipe, chacun ayant sa personnalité. Quel étonnant et gigantesque engin spatial ! L’un deux se rend auprès des embryons qui se portent bien. Ils aperçoivent un petit point blanc : c’est GEMINA, la planète qu’ils doivent atteindre pour s’installer définitivement. Sur un grand tableau il est fait état du temps de voyage écoulé et restant, la distance parcourue et la date du prochain réveil. Nova demande à son père pourquoi il ne faut rester éveillé que cinq jours entre les biostases ? Ils se rééquipent dans un module de stockage. A bord ils sont tous atteints d’exéma. Chacun passe à l’autodoc. Il va falloir faire des examens. Chana leur annonce que leurs mains se fossilisent ! La mission est-elle foutue ? Nova et son pére se sont remis en route. Une grave querelle nait à propos de l’utilisation des embryons « tout ce qu’on a pour donner naissance à la civilisation ». Ryoko est contre ! Le lecteur s’inquiète pour Nova, il fait de plus en plus sombre… La couleur rouge traduit l’angoisse de l’équipage, les batteries son complètement à plat ! D’épaisses poussières obstruent la vue au loin, le mauvis temps les oblige à faire demi-tour. A bord, devant le vide qui règne partout, se pose la question de l’utilité de propager la vie ailleurs ? Peut-on « utiliser l’épigénétique pour forcer plus de variété génomique ? ». Mise en scène extraordinaire pour exprimer la perplexité et l’inquiétude devant la progression de la fossilisation et la détermination nécessaire quand la réussite de la mission « Héritage » ne dépend que d’un seul homme, surtout s’ils sont les seuls survivants de toute l’humanité ! Le papa s’écroule ! Nova tire le charriot où elle l’a mis… Que vont-ils devenir ? Que va découvrir Nova à propos de sa naissance ? Jusqu’à quelle extrémité est prêt à aller le fondateur de la mission pour pouvoir établir la colonie, projet qualifié d’horrible par d’autres membres? Cette bande dessinée d’anticipation est d’une grande originalité, s’attachant plus à une psychologie fouillée des personnages et à des réflexions sur le devenir de l’humanité que dans un space-opéra classique. Le récit est bien construit, alternant entre un engin spatial et une planète désertique, super bien mis en scène par un graphisme surprenant pour immerger le lecteur dans un monde sombre et angoissant.
Le mirage de la croissance verte
Anthony Auffret, scénariste et dessinateur, fait œuvre de pédagogie pour expliquer au grand public et en particulier les jeunes, tout ce qu’implique la préservation de