L’auteur, Raymond Nowak, directeur de recherches au CNRS, a écrit ce livre pour faire connaitre des comportements inconnus dont les « soins sophistiqués à l’égard de la progéniture exprimés par bien d’autres espèces ». Et il a voulu aussi rendre hommage aux scientifiques qui ont réalisé des études sur ces relations parents-petits. Sont d’abord exposés les différents traits de la parentalité, en suivant la classification zoologique, sont présentés les cas les plus variés des invertébrés, poissons et amphibiens, reptiles et oiseaux et mammifères. Le lecteur peut vagabonder dans l’ouvrage pour faire des découvertes au fil de sa curiosité. Qu’est-ce qu’être parent ? La réponse est donnée en suivant le fil chronologique : production d’ovules de qualité, choix du mâle, choix du site de ponte, la défense du nid, la capacité à nourrir les petits. Chez les invertébrés il y a une immense diversité des comportements parentaux. Une petite crevette d’eau douce garde ses petits entre ses pattes pendant tout leur stade larvaire. Les calmars, contrairement à ce qu’on pensait, s’occupent des œufs, les femelles passent six à neuf mois dans l’obscurité avant de remonter à la surface pour l’éclosion. La femelle sangsue est très dévouée à ses petits, s’occupant d’eux d’une manière assez sophistiquée. Chez les punaises d’eau, les soins parentaux sont assurés par les mâles. Les blattes fournissent du lait aux embryons et de ce fait, les petits naissent avec un poids cinquante fois supérieur a celui des œufs. Il en est de même pour une espèce d’araignée qui « allaite » ses petits. Des chercheurs ont montré que certains construisent un nid de bulle, assurent une incubation buccale, que les hippocampes sont les seuls pères connus à assurer une gestation masculine… Il y a une variété de comportements chez les poissons et les amphibiens bien plus grande que dans d’autres classes du règne animal. « Au commencement était la mamelle », Raymond Nowak explique comment ont été classés les mammifères, les capacités d’« alchimistes » des femelles à transformer toute nourriture en un « élixir riche en nutriments », la diversité de composition du lait selon les espèces. L’apparition de la lactation a une histoire très ancienne. Il y a aussi des exceptions chez les mammifères. Il fait part de l’étonnement d’un botaniste anglais qui a eu la surprise de recevoir un mammifère avec un bec de canard. Il a cru à une supercherie ! Il fut appelé ornithorynque. Le nouveau-né possède une dent de délivrance sur leur museau pour perce la coquille. Comme la femelle n’a pas de mamelle, il lèche les gouttelettes de lait qui perlent sur la fourrure. D’autres mammifères ont une « poche secrète ». Chez les marsupiaux, les soins parentaux sont exclusivement dispensés par la mère. Il y a toutes sortes de poches, avec des fonctionnements différents. Savez-vous qu’on distingue chez les mammifères placentaires trois catégories selon le stade de développement du nouveau-né ? Les nidicoles comme les rongeurs donnent naissances à des petits, souvent nus, sourds et aveugles. Les nidifuges, comme les mammifères marins, donnent naissance à un ou deux petits capables de se lever et suivre leur mère. Savez-vous que chez les lapins, la femelle creuse des terriers en plusieurs endroits ? La lapine et les petits ont comme une horloge interne car ils ne sont nourris qu’une fois par jour et environ pendant vingt-huit jours. Un jour, elle les chasse ! Dans la conclusion, trois questions sont posées : Quelle ancienneté pour la parentalité ? Des fossiles révèlent des comportements parentaux très anciens, 555 millions d’années ! À qui incombe cette tâche ? La Parentalité : innée ou acquise ? Dans sa postface, Jessica Sera fait part de sa première rencontre avec Raymond Nowak, spécialiste des relations mère-jeunes qui devint son directeur de thèse, « ses enseignements me suivraient toujours ». Dans cet ouvrage, Raymond Nowak, éminent spécialiste, fait une synthèse, accessible, au grand public, des travaux scientifiques menés sur toutes les étapes de la parentalité. La découverte de la variété et la richesse des comportements, la « folle créativité du vivant » est passionnante !

Moi, parasite
Comment faire d’un sujet a priori rébarbatif, les parasites, un thème passionnant ? Pierre Kerner a l’excellente idée de leur donner la parole afin qu’ils racontent