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La vie secrète de l’esprit. Comment le cerveau pense, ressent et décide

Mariano Sigman, physicien et neuroscientifique, à New York, Paris puis Buenos-Aires, a exploré les plus intimes recoins du cerveau humain. Cet ouvrage a pour but de nous emmener découvrir notre esprit afin de mieux nous faire comprendre qui nous sommes. Cela demande que des personnalités de plusieurs disciplines travaillent ensemble: biologistes, mathématiciens, linguistes, psychologues, musiciens, écrivains… Que se passe-t-il au moment de l’enfance ? Le cerveau est-il préparé au langage ? Avons-nous déjà des notions du bien et du juste ? Les bébés peuvent former des représentations abstraites. Ils ont une vie mentale plus riche que nous ne pensions. Plusieurs expériences ont été menées par le psychologue Meltzoff par rapport à l’idée que le cerveau des bébés est une « tabula rasa ». Tout au long de l’ouvrage, sont déconstruits certains mythes, montrant les « erreurs » de certains grands penseurs comme Piaget. Une bonne connaissance du fonctionnement de leur cerveau sera utile aux parents. Si un bébé pleure, essayez de détourner son attention vers un autre objet. Le cerveau d’un nouveau-né est prédisposé à toutes les langues, a démontré le linguiste Noam Chomsky. Le bilinguisme est à conseiller car il stimule le développement cognitif. Dès le plus jeune âge les enfants se comportent en scientifiques, car ils explorent le monde qui les entoure et élaborent des théories. Ils ont également conscience de ce qui est bon et ce qui est méchant. Ils ont aussi une intuition de la propriété « Moi ». Le social et le biologique sont étroitement liés. Dans le deuxième chapitre seront approfondies les manières de prendre des décisions. Comment la raison et les sentiments s’allient-ils ? Prenant l’exemple du cerveau de Turing, il est expliqué que « le mécanisme cérébral de la prise de décision est construit sur un principe extrêmement simple : le cerveau élabore un univers d’options possibles et les met en compétitions pour voir laquelle remportera la course ». L’expérience de Lionel Naccache, neurologue et Stanislas Dehaene (son mentor à Paris) montre qu’il n’y a pas une grande différence entre les intuitions et les décisions rationnelles. Il est très intéressant de voir qu’il n’y a pas de conflit entre l’intuition et la science. Quels sont les mécanismes de notre cerveau qui nous rendent optimistes ? Savez-vous que l’émotionnel et l’utilitaire sont codifiées dans des zones différentes ? Qu’est-ce-qui nous amènent à faire confiance à une personne ? La forme et l’organisation du cerveau se développent-ils différemment si nous sommes dans un environnement culturel basé sur la confiance ou la méfiance ? Le troisième et quatrième chapitres explorent la conscience. Qu-est-ce que l’inconscient ? Les progrès réalisés en neurosciences permettent de lire les pensées. Cela permet de dire si un patient est conscient ou non, d’explorer les rêves. Quand nous faisons un choix existe-t-il plusieurs options ou tout est déterminé d’avance ? Comment savons-nous que les voix dans notre tête viennent de nous ? L’exemple donné d’une femme dans le coma du fait d’un accident de voiture, est très révélateur. Grâce aux IRM, les médecins ont pu montrer qu’elle était capable d’imagination et qu’elle avait des pensées conscientes. Les deux derniers chapitres montreront comment le cerveau apprend afin de mieux apprendre. Que se passe-t-il dans notre cerveau lorsque nous rêvons ? Est-il possible de déchiffrer, de maîtriser et de manipuler nos rêves ? La science a beaucoup progressé dans l’exploration mais y a-t-il une limite à la possibilité de lire dans les pensées ? D’où vient que notre cerveau est plus ou moins enclin au changement ? Pourquoi adulte est-il plus difficile d’apprendre une nouvelle langue? L’auteur parcourt l’histoire de l’enseignement et de l’apprentissage, de l’effort et de la vertu, des techniques mnémotechniques. Le lecteur va découvrir que de nombreux mythes sont mis à terre dont l’erreur de Galton. « Le plafond de l’apprentissage n’est pas aussi figé par la génétique qu’on le croit et le cheminement est aussi social et culturel ». Comment mettre à profit ce que nous avons appris sur le cerveau et sur la pensée humaine pour améliorer l’éducation ? Cet ouvrage offre un « résumé des neurosciences du point de vue de ma propre expérience », à travers les expériences avec les bébés, pour comprendre comment nous prenons nos décisions et comment à travers la pédagogie nous partageons ce que nous savons. Comme l’écrit Mariano Sigman dans l’épilogue : « Si je devais résumer l’idée de ce livre en une phrase, ce serait la quête d’une transparence de la pensée humaine afin de nous rendre compréhensibles aux autres et bien sûr, à nous-même ».

Mariano Sigman, Odile Jacob

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