Il est de ces albums qui dès que vous l’ouvrez, vous êtes emporté dans l’ailleurs, dans un autre monde ! Paysage de rêve, des nuages accrochés aux montagnes, nous sommes au nord-est de l’Inde, dans le village du Meghalaya, la « demeure des nuages ». Une jeune femme muette, Sahma, joue du ghatam. Grâce à cet instrument, elle devient la « voix » de la communauté qui, en ces temps de mousson, ne peut se déplacer. Les gens lui apportent des messages qu’elle traduit en musique. Puis elle retranscrit la réponse sur un papier. Kori, sans nouvelles de sa mère, se rend auprès de Sahma. De belles couleurs chaudes traduisent le plaisir des deux amis de se retrouver. Mais un drame va survenir. Que s’est-il passé pour qu’elle disparaisse dans la jungle ? Dans un univers très sombre, des singes et des oiseaux hurlent sur son passage, Sahma est terrorisée. Puis elle découvre une jungle différente, elle ressent une certaine harmonie. Pendant ce temps, son ami essaye de dégager la maison de son amie des lianes qui l’envahissent. Sahma apprivoise de plus en plus la forêt. Elle a même créé des passerelles ingénieuses pour franchir la rivière, se servant des racines aériennes des arbres à caoutchouc. C’est aussi un récit plein d’émotion, décrivant avec pudeur les liens qui se tissent, la jalousie, la réconciliation. En fin d’ouvrage, une page documentaire sur ces « ponts vivants », une tradition qui remonte à plusieurs siècles. Cet ouvrage est une petite merveille, tout en faisant découvrir une réalité culturelle, il raconte avec délicatesse la vie de cette jeune femme qui, en harmonie avec la nature, tisse des liens pour relier les gens de sa communauté.
Si tu regardes longtemps la terre
Cet ouvrage est vraiment un « livre-événement » ! Il y a des moments dans la vie, et surtout en cette période de fortes tensions dans la société