Le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat : le GIEC publie, depuis plus de 30 ans, un rapport synthétisant toutes les connaissances sur les changements climatiques, leurs causes et leurs impacts. Mais combien sommes-nous à avoir lu ces rapports ou leurs synthèses ? Iris est climatologue, chercheuse en sciences de l’atmosphère. Elle est fort étonnée de la prolifération des informations sur le climat pas forcément fiables et encore plus par la méconnaissance du GIEC par beaucoup de personnes ! Elle réussit à intéresser Xavier, dessinateur, pour l’instant vendeur de glaces, aux problèmes climatiques. De cette rencontre naitra cette bande dessinée car ils vont tous les deux suivre un parcours exceptionnel qui va les conduire à écouter neuf experts, auteurs et autrices de certains des rapports du GIEC. Dans une ligne claire, Xavier Henrion fait les portraits des scientifiques dans leur cadre de travail ou de leurs interventions, avec beaucoup d’humour, et des schémas qui permettent de bien visualiser les données des scientifiques . Pour une première « découverte », il paraissait évident d’aller à une conférence de Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue, directrice de recherche au CEA, co-présidente du groupe 1 du GIEC de 2015 à 2023. Celle-ci explique la création, le but et la réalisation des rapports qui suivent trois grands axes, avec la contribution de milliers de relecteurs et de contributeurs scientifiques. Xavier ose aller la trouver pour lui poser des questions. Une complicité nait entre eux et ils continuent la discussion sur le fonctionnement du GIEC, la nomination des auteurs, le choix des thèmes, la relecture et l’approbation, insistant sur deux mots essentiels : « lucide et responsable ». Elle s’est engagée à titre personnel sur trois axes : partage des connaissances, promouvoir mobilités actives et une alimentation saine. Dessin extraordinaire d’une main géante allant du bleu au rouge !… Xavier en rêve la nuit ! ». Le choc » a lieu avec Christophe Cassou, directeur de recherche au CNRS, spécialiste des fluctuations climatiques aux échelles de temps mensuelles à décennales et excellent médiateur scientifique. Il va leur montrer comment et pourquoi le climat change au fil des années et des siècles à l’aide de croquis très explicites. Le plus inquiétant est le « forçage anthropique » dû à l’homme et qui augmente très vite ! Pour mieux se faire comprendre, sont employées des comparaisons avec la vie quotidienne. Iris, au lieu de l’effet de serre préfère parler de l’effet « couette ». Christophe imagine que la Terre soit un « cheval avec une charrette » qui est trop chargée en GES, la Terre chauffe trop, la vie est impossible ! En réponse à Iris qui se demande si cet afflux d’informations ne va pas faire fuir Xavier, Christophe lui répond que « c’est à nous de faire attention à transmettre notre savoir de la façon la plus claire et la plus objective possible… Si nous ne sommes pas capables de partager nos découvertes, alors plus rien n’a de sens ! ». Il présente cinq scénarios de « futurs possibles ». Roland Séférian, météorologue à Météo-France, étudie le cycle du carbone, cycle fondamental pour bien cerner l’impact des activités humaines sur le climat. Il cite les travaux de Claude Lorius qui ont permis de mesurer l’évolution passée du CO2. Face aux répercussions des émissions de CO2, deux types de solutions sont possibles, soit basées sur des avancées technologiques, soit utilisant les ressources naturelles de la Terre. Iris et Xavier sont très marqués par cet entretien. Xavier était plutôt « dans le déni » : « est-ce si grave si le climat change ? », ce qui provoque la colère d’Iris. Hervé Douville, chercheur au Centre National de Recherches Météorologiques, travaille sur les conséquences des activités humaines sur le climat, la circulation atmosphérique, le cycle de l’eau et les évènements extrêmes associés de températures et de précipitations. La science est nécessaire mais il ne faut pas parier uniquement sur les progrès techniques, « elle doit développer une nouvelle éthique à la mesure des risques encourus ». Xavier est effondré ! Il souhaite discuter avec Wolfang Cramer, directeur de recherches au CNRS. Ses contributions portent sur la dynamique de la biosphère à l’échelle globale et continentale. Écologue, il s’intéresse à la vie dans les écosystèmes, récifs coralliens, banquise, forêts… Il leur expose des exemples de résiliences que les Sociétés organisent déjà en agriculture, alimentation et nouvelles technologies. Puis ils vont voir une professeure de géographie en Université, littoraliste et tropicaliste, Virginie Duvat, qui va leur présenter quatre catégories de solutions pour les régions côtières vulnérables face à l’élévation du niveau de mer. Xavier, catastrophé par « la sombre et désastreuse réalité ! » tombe dans une sorte d’« écoanxiété, la solastalgie ». Céline Guivarch, économiste, est spécialiste des inégalités en lien avec le changement climatique. Cinq choix de scénarios « SSP » sont proposés. Il s’agit d’inspirer du courage,de la solidarité et la collaboration. Xavier se sent mieux, plutôt dans la phase l’« acceptation » et prêt à agir. Henri Waisman, chercheur de l’Institut du Développent Durable et des Relations Internationales (IDDRI), élabore avec des experts les transformations nécessaires dans les pays. Par exemple pour la France, la stratégie nationale « bas carbone ». Mais les transformations sont lentes à se mettre en place ! Malgré tout, il est important de construire un récit positif : « Iris … et si on écrivait une BD sur le climat ? ». Ils décident d’aller écouter Jean Jouzel, chercheur au CEA, considéré comme le « Nobel des Sciences de la Terre et de l’Univers ». Il a dû se battre, en particulier avec Claude Allègre, pour se faire entendre. Aujourd’hui il s’engage auprès des politiques sur la « décroissance ». Cette bande dessinée est indispensable pour comprendre les enjeux du réchauffement climatique. A travers les réactions de Xavier, le néophyte et les entretiens avec les scientifiques, chacun apportant sa pierre à la compréhension des mécanismes climatiques, tous les citoyens, du sceptique au militant, auront des synthèses claires sur les rapports du GIEC. Un vrai modèle de médiation scientifique super réussie pour le grand public ! « L’avenir ne dépend pas du GIEC lui -même, mais de ce que nous faisons collectivement des résultats qu’il met en évidence » Jean Jouzel.
Albert 1er de Monaco : le prince explorateur
Dans cette collection « Explora », consacrée à de grands personnages, cet ouvrage fait découvrir la vie d’Albert 1er de Monaco qui a consacré sa vie aux