Emmanuelle Pouydebat, spécialiste dans l’évolution des comportements et des performances animales, a déjà passionné le grand public avec ses ouvrages précédents « L’intelligence animale », « Cervelle d’oiseaux et mémoire d’éléphants » et « Mes plus belles rencontres animales ». Le lecteur va aller, de surprise en surprise, en découvrant des réalisations artistiques réalisées par les animaux ! L’art ne serait-il pas le monopole des humains ? Emmanuelle Pouydebat démontre le contraire en montrant vingt-cinq œuvres d’artistes ou artisans, toutes du monde animal. Trois visions sont apportées : celle d’une scientifique analysant les comportements animaux. Celle de Caroline Pochart, historienne de l’art, apportant, dans des encadrés, ses éclairages. Et celle de Sébastien Orsini, illustrateur, qui a réalisé de superbes tableaux représentant l’artiste et son œuvre dans son milieu. Dans son introduction, l’auteure, après avoir donné une définition de l’art, insiste sur « la propension d’une œuvre à provoquer quelque chose, une émotion, une réaction, par la beauté, la technique, le message… » Cela n’existe-t-il pas dans le monde animal ? Ces œuvres sont présentées en quatre parties : Architecture et décoration, Sculpture, couture et orfèvrerie, Danse et mises en scène et Musique et instruments. Dans la conception et aménagement d’espaces, les oiseaux sont particulièrement doués. Le mâle jardinier brun décore sa hutte nuptiale avec un impressionnant talent, en disposant des fruits, des fleurs, des champignons le tout dans une harmonie de couleurs ! Le tisserin gendarme en Afrique et celui de Baya rivalisent d’ingéniosité pour réaliser, pendant dix-huit jours, des nids très complexes Le tisserin va même tresser une couronne qui évacuera l’eau à l’extérieur. De plus du fait du tressage très fin, le nid est complètement isolé du froid. Caroline Paochard rapproche leur technique de celle de la vannerie, pratiquée par les humains depuis plus de 10 000 ans. « La sculpture existait bien avant l’arrivée des animaux ». Voici des exemples de réalisations extraordinaires. Les sculptures sur sable, d’une symétrie remarquable, du poisson-globe sont très connus. Connaissez-vous bien l’art du tissage sur soie des araignées ? « Toute la diversité des techniques et des formes est à couper le souffle et a largement inspiré des artistes contemporains ». Savez-vous qu’en 2028, au Palais de Tokyo, Saraceno, dans une exposition, a montré les toiles d’araignées comme de véritables œuvres d’art. Puis l’auteure nous emmène dans le monde de la danse, « dans ce monde animal si émouvant et surprenant… qui danse pour se protéger, manger et séduire. Les parasidiers, avec un plumage iridescent, font des parades époustouflantes, adaptées en son et lumière à leur milieu. Les animaux musiciens intriguent par la complexité et la beauté de leurs œuvres. Savez-vous que, dans les profondeurs de l’océan, les baleines à fanon chantent ? Leurs chants émerveillent, formant des phrases musicales, une « musique douce et mystérieuse ». Des airs joués au basson ont été diffusés sous l’eau et un dialogue s’est installé avec les baleines. Un beau projet sensibilise le public aux capacités d’instrumentistes des baleines « La Réponse de la baleine à bosse ». En présentant ces vingt-cinq œuvres d’animaux, avec les regards d’une historienne de l’art et d’un illustrateur, Emmanuelle Pouydebat apporte une belle démonstration que l’art n’est pas uniquement le propre de l’homme. « Le beau est partout. L’émerveillement est partout. A nous l’observation et les émotions. La science est faite de ça. L’art est fait de ça. Les animaux y participent ».
Écureuils, renards, orchidées… Le Gâtinais aux mille couleurs dévoilées T2
Il est des rencontres inattendues comme celle de ce photographe lors d’un salon du livre. Originaire d’une commune du Parc du Gâtinais, depuis le plus