David Elbaz, astrophysicien au CEA, est très apprécié du grand public. Il a écrit de nombreux ouvrages de vulgarisation dont « Et si… l’Univers avait un sens », prix Ciel et Espace 2022. Connaissez-vous « ALMA » ? C’est le plus puissant télescope astronomique du monde dans le désert d’Atacama. Il est au cœur de ce récit de David Elbaz qui fait part de son aventure entre la haute sphère astronomique et la rencontre avec la culture Inca d’une grande richesse sur le plan humain. Daniel, lors d’un congrès en 2018, a fait part d’une énigme sur la naissance des étoiles dans l’Univers. «L’énigme du midi cosmique ». Il fait une expérience pour montrer que, « comme une bougie a besoin d’oxygène, les galaxies ont besoin de nuages interstellaires pour allumer d’autres étoiles ». Il annonce qu’il veut se rendre au télescope Alma qui est le seul à pouvoir résoudre cette énigme. Le lecteur va le suivre dans ce voyage qui sera plein de surprises ! Mathieu Fauré, illustrateur, restitue à merveille le monde coloré de l’Amérique latine, les paysages de l’Atacama et les magnifiques ciels étoilés. En voiture, Daniel traverse un paysage d’ocre rouge et arrive au pied d’Alma. Le directeur lui montre l’ordinateur le plus puisant au monde, le « cerveau » d’Alma. Une grande déception, il ne peut faire d’observation qui lui permettrait de savoir si ses calculs sont corrects! Dépité, il repart. Sur la route, il fait des rencontres qui seront déterminantes dans sa vie. Christina et Carlo, Atacamenos, vont lui expliquer pourquoi il n’y a plus de flamants roses. Christina, scientifique, du Conseil des Peuples des Atacamenos, dit une phrase clé qui sera prononcée plusieurs fois : Ici il n’y a rien, mais en même temps il y a tout ». Pris d’un malaise, les deux Indiens le transportent chez eux. Mathieu Fauré fait preuve d’une grande inventivité en mettant en scène le rêve de Daniel, des bouches en gros plan, l’appel à l’aide… Le livre décoré d’étoiles qu’il trouve dans sa chambre est annonciateur d’un lien très fort qui va se tisser… avec une petite fille Sofia qui connait déjà bien les étoiles. Ne parlant plus, elle a dessiné un papillon pour représenter les Trois Maries. Daniel trouve qu’elle est une véritable astronome ! Carlos lui montre qu’il y a de la vie dans le désert. Daniel réalise que « depuis trop longtemps il court après quelque chose qui n’existe pas… je vois plus clair maintenant ». Les Atacamenos sont très inquiets pour leur avenir du fait de l’exploitation du lithium et du cuivre. Un beau moment quand, ayant vu d’abord de l’eau dans une assiette, Daniel y voit ensuite le ciel dont le Yatiri lui nomme les étoiles. « L’invisible est l’âme du monde » Il sera emmené dans l’Univers des nébuleuses sombres… Sa vie sera changée à tout jamais ! La fin de cette histoire est très belle ! Dans la continuité de sa complicité avec Sofia, Daniel pourra-t-il réaliser son rêve d’astrophysicien ? A la fin de la BD, David Elbaz a rédigé un dossier sur Alma avec des photographies : ALMA c’est quoi ? Comment voit Alma ? Un « cerveau » dans le désert. Que voit ALMA ? Alma nous dévoile les secrets de l’Univers. Cette bande dessinée où ALMA est au cœur du récit, nous fait partager le parcours intérieur d’un physicien qui a appris à découvrir le ciel « autrement » lors de ses rencontres avec la culture indienne ancestrale. « Ici, il n’y a rien, mais en même temps il y a tout ». Des moments très forts, essentiels : « Je pense que plus que jamais nous avons besoin de retrouver le regard des Indiens qui vivent dans le désert d’Atacama, à l’heure où nous vivons une véritable collision des temps ».
Les yeux doux
Où sommes-nous ? Dans un monde sombre, dessiné par Michel Colline avec une multitude de détails, sur une chaine de montage qui se dérègle. Les ouvriers