La vie de Paul-Emile Victor n’avait jamais été racontée en bande dessinée. Qui mieux que deux explorateurs spécialistes de l’exploration polaire, Stéphane Dugast et Stéphane Niveau, pouvaient écrire le scénario du premier tome d’une série, racontant les premières années de sa vie jusqu’à sa première expédition sur la côte orientale du Groenland. Dès les premières planches, chaîne des Alpes, les superbes illustrations de Laurent Seigneuret montrent son souhait de nous faire rêver devant la beauté des paysages où s’est déroulée la vie de Paul-Emile Victor. Enfant, il vit à Lons dans le Jura. Paul-Emile se passionne pour la vie de l’explorateur Ernest Shacklerton. « Explorateur polaire…c’est un métier fait pour moi ». Il aime aller dans la nature, monter à ski au sommet de la Dole. Après le bac, il sera étudiant à l’École centrale à Lyon. Il surprend son père en lui apprenant qu’il veut apprendre à naviguer. Il fait son service dans la marine nationale. Il est très ému en apercevant le bateau le « Pourquoi-pas » du commandant Charcot ! Revenu à la maison, son père souhaiterait qu’il travaille dans son usine mais lui ne rêve que d’aventure ! Il aile voler à vue… En 1933, il part à Paris suivre des cours d’ethnologie. Déçu de ne rien trouver sur les Esquimaux, il ose écrire au commandant Charcot pour lui demander de l’emmener et de le déposer sur la côte est du Groenland pour collecter des objets pour le Musée du Trocadéro. Déterminé il se met chercher des sponsors. A l’Institut de géographie, il cherche des équipiers Ils seront la « bande des quatre » dont Michel Pérez, un géologue suisse, Fred-Matier -Steveniers cinéaste et Robert Gessain anthropologue. Il va voir la documentation historique au Musée national de Copenhague. Et c’est le grand jour ! 10 juillet 1934 c’est l’appareillage. Les dessins très précis apportent plein d’informations sur le déroulement du voyage, la mission au Groenland et sur ses habitants. lls sont impatients de voir leur premier iceberg. Magnifique planche où un marin crie « Iceberg ! Droit devant ! ». Paul voit ses premiers esquimaux qui sont venus de la lointaine Sibérie. Quelle arrivée pour la mission ethnographique française ! Les premiers travaux commencent : mesures biologiques, recherches généalogiques, enregistrement chants et poèmes. Paul tient un carnet de croquis. Puis le jour rétrécit, l’hiver arctique est là. Et Paul se met à douter de ses capacités d’organisateur, il a le cafard… Puis il va faire la connaissance d’une ravissante femme esquimau. Il entre pleinement dans la vie d’explorateur polaire, adoptant les coutumes du pays. Ils montent des raids avec des chiens. Ils vont connaitre l’épuisement dû au vent violent et au froid terrible, la perte des repères… Robert sera enfin retrouvé. Paul doit rentrer en France. C’est la fin de la première expédition avec 900 esquimaux interrogés et plus de 3000 objets collectés ! A la fin de la bande dessinée, deux beaux articles dont celui de Daphné Victor, sa fille qui a aidé les auteurs dans la recherche de documentation dont deux très belles photographies en noir et blanc. Pari réussi pour les scénaristes et l’illustrateur qui font ressentir au lecteur ce qu’a vécu réellement Paul-Emile Victor et comment, avec beaucoup de volonté, il a réussi à devenir explorateur polaire. Les dessins de Laurent Seigneret donnent l’impression au lecteur d’être aux côtés de cet homme qui avait en lui cette extraordinaire « soif d’aventure ».
Yojimbot. Tome 2- Nuits de rouille
Le premier tome de la série en quatre volumes, « Silence mécanique », avait beaucoup impressionné par une grande qualité graphique et un récit très prenant, avec