Cet ouvrage est dédié à une grande scientifique, amie et collègue de l’auteur, Françoise Héritier. Jean Guilaine, professeur d’archéologie au Collège de France, a souhaité, face aux nombreuses hypothèses qui ont été émises sur la femme des temps anciens, donner uniquement la parole à l’archéologie. « C’est, de fait, à partir de sources exclusivement archéologiques que j’ai construit ce récit ». Quatre volets constituent l’iconographie, les figurines, les stèles anthropomorphes, l’art rupestre, les données de fouille. La multiplicité des productions et situations fait la richesse de cet ouvrage. L’espace concerné est celui de la Méditerranée et de l’Europe et la période va de 10 000 avant notre ère à vers 3000 avant notre ère. L’ouvrage comporte deux parties : « L’iconographie néolithique du corps féminin », les femmes du Néolithique représentées sont rondes et voluptueuses, élancées, assises, debout, endormie, enceinte, danseuse… le Néolithique est un laboratoire de l’expression du corps féminin. La deuxième partie « discours, images et réalités du féminin néolithique » porte sur la construction de stéréotypes sur la femme, les fonctions économiques, les questions de genre, les statuts et rôles sociaux, la symbolique de la déesse-femme et les figurines en débat. Le dernier chapitre est consacré à des portraits : « dix dames du temps jadis » dont la Dame de Caral Hüyük en Turquie, la Ballerine de Mamariya en Égypte (en couverture), la dame de Saint-Sernin en France, témoignant de la variété des modèles iconographiques et des intentions des auteurs à faire passer des messages sur les femmes de leur temps. Dans cet ouvrage de référence, avec une très riche iconographie, Jean Guilaine redonne toute leur place aux femmes du Néolithique.
Jean Guilaine, Odile Jacob