Même par grands froids, de nombreux enfants dorment dehors ! Aujourd’hui encore c’est une triste réalité, conséquence de l’exclusion qui ne fait que s’accroitre ! Aussi la bande dessinée d’Aude Massot, une journaliste engagée, explorant dans ses BD, entre fiction et documentaire, les thèmes autour de la question sociale, est d’une actualité brulante. Cette deuxième édition parait à l’occasion des trente ans du Samu Social, avec un carnet-reportage qui retrace son expérience du Samu Social à l’international, au Burkina Faso et en Russie. Aude Massot a interrogé Xavier Emmanueli, fondateur du Samu Social. Puis elle a rencontré des acteurs et elle-même a participé à des maraudes. Tenu comme un journal, elle raconte aussi bien en mots que par ses dessins si expressifs, comment s’est déroulé le reportage. Xavier Emmanueli explique comment dans son parcours personnel il en est venu à prendre conscience que créer une structure qui viendrait en aide aux personnes en détresse était une nécessité. Pour cette cause, il est devenu secrétaire d’État. Il a créé le 115, les équipes mobiles d’aide et des structures d’accueil. Mais ressenti comme ne faisant pas partie du sérail au gouvernement, il est obligé de démissionner. Comme jeune, il aurait aimé être dessinateur de BD, il lui fait un dessin « le cercle des quatre grandes catégories d’exclus » qui exprime bien la réalité sociale qui ne doit pas être analysée du point de vue économique mais de celui de la création de liens. Aude Massot s’interroge sur ce qu’est l’exclusion ? Il est vrai que les grandes métropoles favorisent l’isolement. Elle mène une réflexion sur ce qui structure l’individu, quatre grands codes : le corps, le temps, l’espace et l’altérité. Quand plus personne ne te regarde, quand tu perds la notion du temps et quand tu n’as plus de relations sociales, tu es un exclu. Elle assiste, au siège du Samu Social de Paris, à une soirée d’appels bien plus nombreux que les places disponibles et au briefing des équipes sur les personnes assistées. Puis elle va partir, avec l’une d’elle, en « maraude ». Aude va voir comment on procède pour aborder un exclu avec toute l’humanité possible, se mettre à son niveau, l’écouter, ne rien lui imposer… Après un repas chaud au siège vers 1 h du matin, ils repartent… une fois rentrée chez elle, elle réalise qu’elle a bien de la chance d’avoir un lit ! Comme l’écrit l’auteure, « cette bande dessinée est un récit inspiré de faits réels ». Ce témoignage vécu sur le terrain, transmis avec beaucoup d’empathie et d’humanité, ne peut que toucher le lecteur et lui donner envie d’agir pour que ces souffrances vécues par tous ces exclus, soient prises en considération par les responsables publiques.
Birdking. Vol. 1
Il était une fois, dans la Colline aux plumes, près d’un château maudit, une héroïne, Bianca, qui fait éclater des têtes de statues avec son