L’histoire se passe en Myanmar (ex-Birmanie) à l’époque où l’Empire britannique exploite les ressources naturelles dont le bois. Le lecteur est tout de suite séduit par les dessins aux traits sensibles, aux crayons de couleur de William Grill. Après son magnifique album « Dernier roi des loups », il nous emmène dans les jungles birmanes pour nous raconter une histoire vraie, celle de l’amitié entre James Howard Williams et Bandoola, un éléphant extraordinaire, tous les deux nés en 1897. Williams a pris son poste en 1920, il est chargé de surveiller le transport du teck assuré par soixante-dix-sept éléphants. Williams est admiratif du travail des cornacs et des multiples talents des éléphants montrés dans des vignettes documentaires. Avec le cornac Po Toke, il va créer une école de dressage sans brutalité pour les éléphants. Un jour il regarde Bandoola dans les yeux et il sait que cet éléphant le comprendra mieux qu’un humain. C’est Bandoola qui va le transporter très malade dans la jungle vers un hôpital. « La compagnie des éléphants » avec Bandoola à sa tête, va faire des exploits pendant la guerre. Il va organiser « le grand sauvetage des éléphants », une des missions de sauvetage les plus aventureuses de l’histoire. C’est un dangereux voyage sur 190 kilomètres. Devant une falaise, ils sont obligés de construire un escalier pour les éléphants. Et là encore Bandoola prendra la tête pour les conduire. Quelles superbes double-pages de paysages, de marche des éléphants, de Bandoola au sommet !… Cet album superbement illustré, plein d’émotion et de tendresse, est un super hommage à l’éléphant par un homme qui a compris qu’à l’égal de Bandoola, il faisait partie du vivant.
William Grill, Sarbacane