À part des livres pour les plus jeunes, rares sont les auteurs qui ont eu l’audace de raconter la vie de ce géant médiatique en bande dessinée. Cela commence par les notoriétés comparées de Charlot et d’Einstein, « Ils vous acclament tous parce que personne ne vous comprend ». Nous n’allons pas ici rappeler la vie bien connue du génie mais tenter de vous montrer la qualité et l’habileté des auteurs de cette BD qui nous font vivre tous les événements de sa vie à la fois personnels et scientifiques. Tout d’abord, la qualité de la documentation de l’auteur : « La plupart des dialogues proviennent des archives d’Albert Einstein » qui se composent actuellement de quinze volumes. Jim Ottaviani précise « Je me suis appuyé sur les centaines de documents issus de ces archives… et prélevé des citations dans des centaines d’autres ». Les remerciements décrivent les étapes de l’élaboration avec le dessinateur Jerel Dye, « Nous avons bâti et rebâti ce livre au fil des jours, à la manière de l’image d’Einstein en luthier perpétuel ». Le physicien David Derbes a apporté son expertise dans les explications sur la relativité, « son métier de consultant en physique est d’empêcher les auteurs de » faire des bêtises » ». La remarquable qualité des explications scientifiques se retrouve bien tout au long du récit en particulier lors des extraordinaires articles de 1905, l’« annus mirabilis ». L’habileté du dessinateur pour mettre en valeur cette qualité est exceptionnelle. Chaque page est divisée en 6 vignettes, le dessin est clair, les personnages très réalistes et les bulles sont de deux sortes, la forme ovale est réservée aux dialogues en clair, la forme rectangulaire à la pensée du personnage ou bien à une information parfois pleine d’humour adressée directement au lecteur. Quand un nouveau personnage apparaît, son nom et sa qualité sont indiqués au bas de la vignette. Einstein est souvent accompagné de son violon bleu flottant dans l’espace et aussi, aux moments de forte concentration, d’un nuage bleu au-dessus de sa tête et parsemé d’expressions mathématiques ou de textes. Pour expliquer la relativité restreinte, les pages de dialogue entre Newton et Einstein sont d’anthologie. Il faut citer aussi les quelques images pleine-page comme l’image du fameux ascenseur qui explique l’origine de la relativité générale ou celle où l’on voit Einstein se prélasser dans une ondulation de l’espace-temps après ses effroyables semaines consacrées à l’élaboration de l’équation finale, pendant lesquelles il fut obsédé par la crainte d’être doublé par le grand mathématicien David Hilbert, lequel reconnut sportivement que Einstein a été le seul et vrai auteur de cette théorie. La polémique avec son ami Niels Bohr au sujet des fondements de la mécanique quantique est savoureuse. La fin est consacrée au glorieux voyage aux États-Unis, aux trous noirs avec Schwarzschild, à l’explication du périhélie de Mercure, l’expérience de l’éclipse d’Eddington, les premières solutions de l’équation avec Friedman et Lemaître, la fameuse lettre à Roosevelt et sa fin à Princeton. Tout au long de la BD, la vie privée d’Einstein est évoquée en détail avec ses femmes, ses amis et des personnages parfois peu connus. Une bande dessinée remarquable à conseiller aux adultes et aussi aux ados. Chronologie, bibliographie, remerciements, suivis de 4 pages de vignettes émouvantes… après sa mort.
Green class T-2 Alpha
Suite au premier tome, Pandémie, la situation est de plus en plus dramatique car la propagation du virus est exponentielle en Louisiane où des collégiens