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La saga CRISPR. La révolution qui va changer notre espèce

La Française Emmanuelle Charpentier et l’Américaine Jennifer Doudna ont reçu le prix Nobel en 2020  pour leur exceptionnelle découverte scientifique, l’outil « CRISPR-Cas9 ». L’autrice qui a dirigé la rédaction du magazine La Recherche, a mené une longue enquête pour éclairer le public sur les enjeux de cette nouvelle technologie. Christine Pourcel, microbiologiste à Saclay, explique les recherches qu’elle a menées, au sein d’une équipe, sur l’ADN d’une bactérie, agent de la peste. Ayant découvert des anomalies, une structure inhabituelle à l’extrémité d’un gène, un acronyme est attribué au système : « Cluster of Regularly Interspaced Short Palindromic Repeats ». L’intuition de Christine Pourcel a été féconde, l’équipe scientifique a compris que ces fragments sont du matériel génétique d’un virus. C’est la découverte d’un système de défense, un système immunitaire inédit ! Par la suite les scientifiques vont comprendre comment CRISPR permet aux bactéries de s’attaquer directement aux virus. Ils vont alors détourner ce système pour concevoir un nouvel outil d’édition de génome. Aline Richard fait « le point sur les révolutions successives en biologie afin de replacer la découverte de CRISPR dans son contexte historique, du séquençage du génome humain à la génomique. La technologie des OGM dont un schéma montre comment a été fabriqué celui du maïs, a provoqué beaucoup de controverses. Le scientifique Yves Bertheau a suivi de près les technologies qui ont permis l’édition des génomes, éditer de l’ADN, comme on le ferait d’un texte à l’ordinateur, en coupant-collant ! Sont racontés les premiers pas des biotechnologistes « éditeurs » avec un schéma « éditer le génome grâce aux mécanismes de réparation de l’ADN. Les nombreuses parutions dans la presse sur les ciseaux CRISPR montrent que cette méthode, à partir de 2013, va être considérée comme l’outil de « biotech ». Les laboratoires du monde entier vont utiliser ce procédé rapide et peu coûteux en s’apercevant que sa manipulation demande un apprentissage car les difficultés sont nombreuses. Dans les trois autres parties «  Le vivant, pâte à modeler », « CRISPR et la santé humaine », « L’humain, génétiquement modifié », l’autrice explore les recherches et expérimentations menées, comme celle de la reconstitution d’animaux disparus et celle de la lutte contre le Coronavirus (schéma « Détecter la Covid avec CRISPR ») et celle de gènes médicaments pour vaincre les pathologies génétiques (ainsi que les questions d’éthique soulevées) en citant avec beaucoup de détails, les laboratoires et les scientifiques concernés. Dans la partie V sont évoquées les courses aux brevets car les enjeux financiers sont énormes. Il existe aussi des risques de détournement au profit de la guerre. Cet ouvrage en retraçant, avec beaucoup de clarté pour le grand public, l’historique des recherches qui ont permis d’arriver aux ciseaux CRISPR, permet au lecteur de bien comprendre ce qu’est ce nouvel outil moléculaire aux multiples potentialités et d’en saisir les enjeux.

Aline Richard Zivohlava, Ill. Diane Rottner, Flammarion

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