Gilles Macagno, passionné par la nature, est un scénariste et illustrateur de talent, qu’on aime beaucoup ! Petite allusion à son métier d’enseignant, ici il est le « Professeur Noyau » , un professeur, très doué en zoologie, biologie et botanique pour apporter des explications simples, que les lecteurs ont découvert dans une de ses précédentes bandes dessinées : « Je t’aide moi non plus ! Solidarités et alliances dans le monde animal ». Il est emmené, en tant qu’expert du monde animal, par l’arrière-arrière-arrière-petite-fille du capitaine Nemo, dans une croisière pour aller au « plus profond des océans pour voir dans quel état on les a mis ». Pour chaque mer et océan visités, en sont décrits les richesses et aussi les maux qu’ils subissent du fait des actions des humains. Ils vont nous emmener tout d’abord dans la mer d’Iroise où ils observent les crépidules, des gastéropodes filtreurs. La parole est donnée aux animaux qui se décrivent. Puis ils vont dans l’Océan Atlantique dont une carte donne les caractéristiques. Soudain menacés d’être harponnés, c’est l’occasion de décrire les techniques de la pêche industrielle. Ils rencontrent Anita qui, en révolte conte ces « zinzolins », vient de sectionner un câble. Les dessins de Gilles Macagno décrivent de manière très précise les espèces, morue, calmars géants, cachalot… Il prend les enfants très au sérieux en donnant des informations scientifiques pointues. Savez-vous ce qu’est le spermacéti ? C’est une substance dont est rempli le melon du cachalot, en variant la densité, cela lui permet d’être un champion de la plongée. Pourquoi une mer est appelée « Mer des sargasses » ? Les Antilles en subissent des invasions qui pourrissent sur les plages. Il met dans ses dessins plein d’humour comme dans « Le sex-appeal du crocodile », dans la collection « L’humour est dans le pré » chez le même éditeur. Dans l’océan Arctique, deux dauphins discutent : « C’est les humains…depuis le temps qu’ils nous observent, ils ne comprennent toujours pas ce qu’on raconte… J’suis déçu. J’pensais qu’ils étaient intelligents ! ». Au Cap Nord, ils plongent dans les eaux glacées pour découvrir toute la richesse de la faune. Les jeunes lecteurs vont apprendre pourquoi, dans l’Océan Pacifique, les loutres de mer jouent un rôle fondamental dans l’écosystème, comme l’a expliqué Jane Watson, chercheuse. Ils s’arrêtent à l’atoll Clipperton et découvrent avec horreur la pollution due au plastique. En Nouvelle-Calédonie, sur une double page, est dévoilée toute la richesse des récifs coralliens et aussi les causes de leur blanchiment. Un schéma très précis montre les effets de substances toxiques sur un phoque. Savez-vous d’où vient le nom, « périophtalme », à Madagascar, le seul poisson capable de grimper aux arbres ? C’est aussi, au fil du voyage, l’occasion de rencontrer des scientifiques célèbres dont Anita Conti la première océanographe française, Rachel Carson une biologiste lanceuse d’alerte, Jacques-Yves Cousteau célèbre explorateur et Christian Sardet biologiste initiateur du projet de la goélette Tara. Cette bande dessinée est très riche en informations scientifiques sur les écosystèmes marins. Elle se lit avec un grand plaisir du fait de la richesse des dessins et de l’humour constamment présent au fil du récit très vivant, conçu comme une aventure extraordinaire à travers les mers du monde, à la manière de l’auteur de « Vingt mille lieux sous les mers ».
Prise de bec
Les éditions Motus créent une nouvelle collection de bandes dessinées et de romans graphiques pour la jeunesse. Celle-ci a pour but de proposer aux jeunes