Jeanne Pham Tran, éditrice et écrivaine, a une passion pour le bambou. « Dans mon jardin thaïlandais pousse un bambou géant ». Elle en parle comme d’un grand ami. Elle lui a d’ailleurs donné un nom « Su Dongpo » Dans cet ouvrage elle va nous en révéler toutes les vertus et qualités. Dès l’enfance, elle aimait aller se cacher dans une bambouseraie. Cette « herbe miraculeuse » est partout en Thaïlande. Tout d’abord dans la vie quotidienne, il n’y a pas de repas sans baguettes. Pendant des siècles, le bambou était partout dans les maisons. Il est aussi comparé à « l’acier vert » à la fois résistant et souple. Savez-vous qu’il existe plus de 1 600 espèces ? Chaque espèce a ses propriétés et ses usages. Le directeur de la Fondation environnementale du bambou explique son rôle « écologique » . Il a une grande capacité d’adaptation, une « intelligence naturelle » Il a une croissance spectaculaire. Il est d’une grande aide pour atténuer les effets du changement climatique et réguler la pollution grâce à son maillage de rhizomes. Comme il est la plante qui pousse le plus vite au monde, il peut aider à la reforestation. Il est également un matériau à bilan carbone négatif, en particulier pour la construction. L’auteure a une grande connaissance de la littérature et de la peinture consacrées au bambou. Elle cite par exemple un lavis d’encre japonais qui célèbre l’harmonie entre un bambou et un oiseau. Il est vrai qu’il favorise la biodiversité. Se promener dans une bambouseraie apporte beaucoup de « calme ». Il est aussi un super aliment, riche en macronutriments. Il y a plein de recettes pour déguster les pousses de bambou. Les bienfaits pour la santé humaine sont nombreux dont des propriétés anticancéreuses. En Asie, le bambou aurait été utilisé dès le Paléolithique, ce qui permet de penser qu’il y a eu une « civilisation du bamboo » explique Hubert Forestier, professeur de préhistoire au Muséum national d’histoire naturelle. Le bambou est considéré comme un vecteur entre les hommes et les dieux. Il est présent dans de nombreuses légendes et mythologies. François Cheng écrit : « Le bambou est devenu une figure emblématique du meilleur esprit chinois ». Les usages du bambou sont multiples : papier, combustible naturel et renouvelable, matériau de construction de plus en plus utilisé dans les techniques de pointe. Il avait déjà été utilisé au XIX° siècle par Clément Ader pour l’hélice de son avion. Aujourd’hui il est utilisé pour les cadres de vélo et dans l’industrie du textile. Pour qu’il soit écologique, encore faut-il qu’il soit produit dans de bonnes conditions. Il serait nécessaire, en cette période de graves problèmes écologiques, de lui donner un statut juridique afin de faciliter son utilisation. « Le bambou apparait comme une passerelle souple entre le moi et le monde. Sur le plan esthétique, de nombreuses œuvres en bambou révèlent tout le respect avec lequel les artistes le travaillent. « C’est une plante que j’admire et que j’essaie d’utiliser avec humilité et justesse pour lui laisser le plus de place possible » écrit Samy Rio, qui vit pas loin de la bambouseraie dans les Cévennes. Il en est de même sur le plan de la musique : « Le sommet du bambou rayonne ainsi d’une qualité suprême : la grâce du recueillement et du chant » François Cheng. Pour Jeanne Pham Tran « Il est urgent de restaurer en profondeur ce lien entre l’humain et les non-humains pour « soigner l’esprit » et «guérir la terre »… le bambou peut nous aider aujourd’hui à opérer une révolution écologique, philosophique et poétique ». Jeanne Pham Tran écrit un magnifique plaidoyer sur le bambou. Elle en explique la vraie nature, suscitant l’admiration pour cette herbe exceptionnelle. En faisant découvrir toutes ses vertus et ses nombreux usages, elle démontre que le bambou est source d’une révolution écologique, philosophique et esthétique.
Château Lacoste
Cet album photographique dévoile la richesse artistique de ce domaine viticole par une mise en valeur des richesses naturelles et des matériaux d’architecture. Mariant art