Dès les premières pages, le lecteur est immergé dans la nature, dans une harmonie créée par l’accord parfait entre le texte de Céline Gandner tout en tendresse et les illustrations de Marie Jaffredo, toutes en douceur. « Je me sens perce-neige… mon paysage, je lui parle comme à un confident ». Marie-France Barrier, géographe réalisatrice de documentaires, a voulu suivre 12 semaines de formation au maraîchage bio. Elle se retrouve avec des gens qui veulent se reconnecter au vivant. Encore plus mobilisée, elle reprend sa caméra pour partir à la rencontre de ceux qui font le choix de prendre soin de notre Terre nourricière, d’agriculteurs qui adoptent de nouvelles méthodes pour sortir du moule de l’agriculture industrielle. Commence une série de portraits passionnants de pionniers qui vont expliquer pourquoi et comment ils ont changé leurs pratiques. Olivier, dans le Pays de Caux, s’est rendu compte que sa terre était épuisée par le labourage. Marie Jaffredo, par toute une succession de dessins, montre comment il examine une motte de terre où apparaissent, ses alliés, les vers de terre. Il n’utilise plus de pesticides, que des engrais « verts » et ses rendements sont meilleurs ! Cap sur la Sarthe où Frédéric est éleveur laitier. Le film « Demain » de Mélanie Laurent et Cyril Dion est arrivé au bon moment quand il était en dépression. Il a changé ses méthodes. Ses vaches ne sont nourries qu’à l’herbe et non au maïs et soja, et il a retrouvé sa place. Dans le Limousin, elle rencontre de jeunes ingénieurs agronomes qui ont repris la ferme d’un paysan qui ne produisait que de la viande. Ils ont redonné vie à un village. Quels beaux partages entre la maman et ses enfants dans sa forêt ! Un réseau d’alternatives forestières s’est créé. Étienne est une « sorte d’encyclopédie du bois ». Le problème est que les forêts de feuillus sont remplacés par des résineux qui poussent vite en vue de la construction. La composition des arbres est connue grâce aux outils scientifiques. Il en découle que les arbres ne doivent être coupés qu’en hiver quand la sève ne circule plus. Xavier a acheté des forêts dans le but de favoriser leur régénération naturelle. De très belles illustrations célèbrent la place et le rôle des arbres dans nos vies. Qu’appelle-t-on agroforesterie ? Jack l’applique, il cultive AUTOUR et AVEC l’arbre. Plaisir de Jack quand il hume une motte de terre qui a « la vraie odeur du sol, l’odeur du vivant ! ». En plantant des arbres, il a redonné vie à ces champs de céréales. Et du côté des vignes ? Quand Delphine et Benoît ont acheté prairie et bois dans le Bordelais, ils se sont demandé comment replacer la vigne dans un écosystème ? Ils ont voulu permettre à la vigne et à l’arbre de se retrouver. Marie Jaffredo traduit dans ses dessins la « tendresse » de la vigne qui enlace l’arbre. Un écologue spécialiste des équilibres entre activités humaines et besoin de la faune et de la flore les conseille. Toutes ces rencontres ont donné envie à Marie-France Barrier de changer de vie, de créer l’ association « Des Enfants et des Arbres » pour susciter un élan solidaire autour du monde agricole. Celle-ci a permis à plus de 6 000 enfants de planter 40 000 arbres chez plus de 180 agriculteurs. Quelle belle illustration que celle d’un enfant qui fait s’envoler des graines… Un beau symbole ! « Planter des arbres, c’est rêver demain et choisir un avenir heureux ». Cette bande dessinée offre des portraits d’agriculteurs, éleveurs, forestiers, viticulteurs qui ont su trouver de nouvelles voies. Cette exploration du « champ des possibles » est enthousiasmante et fait rêver à un monde où les hommes se seront réconciliés avec le vivant.
Extinctions. Le crépuscule des espèces
Deux journalistes Emma et Luis filment, sur Herderdahl, une île de l’océan Arctique, une équipe scientifique venue étudier les conséquences du réchauffement climatique. Un peu