Nous sommes dans un lointain futur, dans 300 millions d’années. La mer méditerranée est devenue un désert de sable, les humains ont disparu. Mais les mammifères marins sont toujours là. Certains d’entre eux, archéologues, étudient les strates géologiques remontant jusqu’à l’anthropocène. Leur chef fait part d’une très grande découverte dans cette strate, un manuscrit à côté d’un squelette d’un cétacé. L’anthropologue annonce que le jeune cétacé leur donne des informations précieuses sur le comportement humain. Anne Defréville est aussi dessinatrice scientifique, reproduisant fidèlement les cétacés afin que le lecteur puisse les identifier. Chaque dessin de cétacé est légendé avec son nom commun et son nom latin. Grâce à des schémas très précis, le lecteur peut distinguer les différences entre mysticète et odontocète, les aptitudes auditives, les codas, le lien entre CO2 et acidification… et sous forme de tableaux et planches naturalistes, l’arbre des mammifères, la liste des mammifères, la grande extinction, le plancton… De petits encadrés apportent des compléments d’informations, par exemple la définition d’une espèce par Ernst Mayr… Nous voici revenus en l’an 2022 de l’ère humaine. Il est raconté l’histoire géologique et biologique de cette période avec de très belles illustrations, chute d’une météorite, cinquième grande extinction, sélection naturelle, liens taxonomiques, 14 espèces dans l’ordre des mysticètes et 10 pour les odontocètes ( un jeu pour distinguer les différences), réseau trophique, reproduction… Sur le plan écologique et éthologique, 90 % de la vie maritime vit au-dessus de 200 mètres. Un cachalot peur descendre jusqu’à 3000 mètres. Pour illustrer le biomimétisme humain, sont donnés, en exemple, les pales des éoliennes inspirées des nageoires des baleines à bosse, les capteurs surveillant les séismes sous-marins inspirés de l’écholocation. Savez-vous que des musiciens ont trouvé une source originale d’inspiration dans les chants de la baleine à bosse ? « Zoologie et conservation », les humains ont eu des relations étonnantes avec les dauphins, comme l’écrit Pline l’ancien. Une grande carte décrit la mer Méditerranée, une des mers les plus polluées où la pêche industrielle accélère la disparition des espèces. Retour à 300 millions d’années après notre ère. Quatre étapes ont marqué la fin de l’anthropocène. Les cétacés se sont dirigés vers les profondeurs vierges de l’impact humain. Magnifique illustration sur les abysses où la biodiversité est riche ! À la fin de la bande dessinée, est présentée l’association « Miraceti » qui œuvre pour améliorer les connaissances sur les cétacés et contribuer à leur préservation. Sur une originale et très bonne idée de scénario, aller dans le futur pour donner la parole aux cétacés puis remonter dans le passé, cette bande dessinée, avec une belle iconographie scientifique, offre des connaissances approfondies sur les cétacés et fait prendre conscience du rôle catastrophique des hommes. N’est-il pas temps de passer de la destruction à la protection ?

Une folle histoire d’archéologie. À la découverte de Troie
Gabrielle Lavoir invite à un voyage dans le temps pour retrouver un archéologue hors du commun, Heinrich Schliemann, en Allemagne. Le lecteur est tout de