Depuis de nombreuses années, Rémy Marion va à la rencontre des ours pour mieux les faire connaitre du grand public. Dans son livre précédent dans cette même collection, « L’ours l’autre de l’homme », Rémy Marion écrivait : « Apercevoir un ours qui passe sous le couvert, reste pour moi un grand moment de sérénité ». Dans cet ouvrage, il va faire part de sa très grande expérience des régions polaires et en particulier de l’ours blanc. Il a organisé depuis vingt-trois automnes, des expéditions avec les Inuits et des colloques internationaux avec l’association Pôles Actions. Tout d’abord il faut s’immerger dans les paysages de l’Arctique. Quelle est l’origine du mot « Arctique » ? Quand est-il apparu pour la première fois sur une carte ? Où commencent et où se terminent les régions arctiques ? L’océan Arctique qui s’étend sur 12,2 millions de km carrés est gelé une bonne partie de l’année et complètement en hiver. L’auteur fait part des observations de Nansen qui a posé les bases de l’océanographie arctique. Un siècle après, l’expédition « Tara arctic » fera le même trajet de dérive dans la banquise en moitié moins de temps, ce qui démontre « l’accélération de la dynamique de la banquise dans l’océan Arctique sous les effets du réchauffement climatique ». Pourquoi appelle-t-on la banquise, le poumon de la mer ? La langue inuit est très riche pour décrire la neige et la glace. Dans la description de l’ours blanc, le lecteur ressentira toute la passion qu’à Rémy Marion pour cet animal : élégant das son allure, son port de tête, » sous sa toison immaculée, sa musculature d’hercule roule et vibre ». L’auteur décrit son évolution et son cheminement adaptatif qui sont indispensables à connaitre pour anticiper les mécanismes à mette en place du fait du changement climatique. Quelle est sa situation actuelle ? L’art peut apporter une approche anatomique et morphologique tout à fait pertinente, comme les dessins de François Pompon puis un siècle plus tard, les sculptures de Michel Bassompierre. Dans un tableau de bord, sont indiquées les tailles des mâles et femelles adultes et jeunes, une carte divisée en dix-neuf secteurs donne l’évolution des populations d’ours polaires en 2019. Quelles sont les estimations de population d’ours aujourd’hui en Alaska, dans la Fédération de Russie, dans la mer de Barents, au Canada, au Groenland et en Islande ? Ses capacités sur le plan thermique ont intrigué maints chercheurs. Sa démarche est très différent de celle de l’ours brun : « c’est un marcheur infatigable » (Cf. photographie), il est aussi un excellent nageur. Ses particularité pourraient être utilisées en biomimètisme. Comment l’ours s’oriente-t-il ? La naissance des oursons est un secret bien gardé. Savez-vous que l’ours à la naissance ne pèse que 600 grammes ? Dans un récit très vivant, Rémy Marion raconte ses observations de tanières, avec parfois des surprises, la vie familiale, la chasse aux morses ou bélougas avec certaines fois l’utilisation d’outils, les prémices d’une nouvelle relation à Chrurchill. La vie de l’ours est liée à la banquise, une débâcle précoce ce sera autant de jours où l’ours devra vivre sur ses réserves. D’autres menaces mettent sa vie en danger dont la pollution due au pétrole, la présence de microplastiques, la pollution sonore. Rémy Marion a un fantasme : il n’est jamais allé et n’ira jamais à lîle Wrangel où il y a une importante communauté d’ours polaires. Mathieu Maillet, un journaliste français, partage son journal d’observations. Quelles ont été les relations des ours avec les peuples arctiques depuis les premiers peuplements ? Et maintenant ? Même si l’ours n’est pas menacé d’extinction, il est menacé à moyen terme. « La recherche dédiée à l’ours polaire a été exemplaire pour protéger l’espèce », comme le démontre la création du Conseil de l’Arctique. Mais les guerres actuelles ont stoppé son activité. Il y a encore de nombreux ours en captivité ! L’ours, un animal potentiellement dangereux ? Rémy Marion fait part d’un face à face émouvant avec une ourse , il cite un passage du texte de Knud Rasmussen, « La chasse à l’ours »: « Je ne la regardais plus comme une pièce de gros gibier qu’il fallait tuer mais comme un être pensant et intelligent qui était dans la même situation que moi ». Un bel exemple de cohabitation est donnée par la communauté de Churchill où 300 plantigrades voisinent avec 800 habitants.Pour terminer ce récit , « La triste fin d’une reine », l’histoire d’un animal sauvage trop familier avec les humains ! En fin d’ouvrage une liste des sept autres espèces d’ours, le renard polaire et le phoque marbré ou annel. Loin de notre vision simpliste de l’ours polaire victime du réchauffement climatique, ce voyage à travers le temps des glaciations et les espaces immenses de l’Arctique, permet d’avoir des informations très complètes sur l’espèce ours polaire qui a un statut unique. Comme le dit Rémy Marion, dans sa conclusion pour caractériser ce que doit être notre approche du vivant, loin de vouloir tout régenter, citant un extrait d’ « Océan mer » d’Alessandro Baricco : Nous ne sommes qu’une poignée d’humains perdus dans un océan d’étoiles.
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