Dans cette bande dessinée sont présentées dix femmes « philosophes », des femmes avides de connaissances, qui voulaient avant tout être « libres de penser ». Leurs biographies sont classées sur un plan chronologique. Hypatie d’Alexandrie, 355-415, a vécu à Alexandrie. Elle était philosophe, astronome, mathématicienne et physicienne. Son père est directeur d’un centre universitaire où il y a une des plus grandes bibliothèques de l’Antiquité. « Il lui explique les mathématiques et lui raconte les étoiles ». Elle donne des leçons pour expliquer comment mener une vraie vie philosophique. Sei Shônagon est née vers 965 et morte vers 1025 au Japon. Elle fut écrivaine poétesse et dame de compagnie de l’impératrice Sakado. Ses leçons ont pour but d’apprendre à regarder la nature pour en découvrir la beauté. Elle a écrit un chef-d’œuvre, un « recueil de récits sur la vie à la cour mêlés à des observations personnelles et des listes d’une grande originalité ». Hildegarde de Bingen est très connue. Elle a vécu en Allemagne au XIe siècle. Elle fut abbesse, docteure de l’Église, pharmacologue, botaniste et zoologiste, inventrice, prophétesse, épistolière, poétesse et musicienne. « Pour peu qu’elles soient éduquées, les femmes peuvent être aussi puissantes que les hommes ». Gabrielle Suchon est d’une grande actualité. « Aussi bien que les hommes, vous avez droit à la science ». Sa philosophie : « Par la science, les femmes ont la possibilité de s’élever et de servir l’humanité ». Française, elle est née à Semur en Auxois en 1632 et morte à Dijon en 1703. Comme elle ne voulait pas se marier, elle fut envoyée au couvent. Très vite, elle en sortit pour retrouver sa liberté et s’adonner au plaisir d’engranger des connaissances. Mais cela ne suffit pas « Il est nécessaire d’être réfléchi(e) et critique et opérant(e) pour produire à son tour un savoir ». Je suis certaine d’une chose : « La science peut changer le monde. C’est une source inépuisable de félicité et tout le monde devrait pouvoir s’y abreuver ». Les dessins très précis restituent le contexte social, politique et culturel dans lequel vivait chacune des dix femmes présentées et permettent de bien comprendre « les leçons », avec beaucoup d’humour. À la fin de la bande dessinée, une importante bibliographie commentée cite pour chaque femme leurs ouvrages et ceux écrits sur leur vie et leur œuvre. Cette bande dessinée présente dix femmes extraordinaires, indépendantes d’esprit, qui ont marqué leur époque en étant « libres de penser ». De beaux témoignages qui suscitent l’admiration et encouragent les femmes d’aujourd’hui à aller au bout de leurs passions.
La fable du centaure. Un voyage initiatique
Après avoir rédigé sa thèse en philosophie « Penser l’hybride », Gabrielle Halpern l’a transformée en un essai « Tous centaures » (Le Pommier), puis s’est lancée un défi,