Le grand atlas de Moyen Âge

Comme l’explique Guillaume Picon, historien et auteur de nombreux ouvrages, certains préjugés pèsent encore lourd sur le Moyen Âge dont l’origine remonte aux philosophes des Lumières. « Les auteurs du grand atlas de Moyen Âge ont relevé le défi de raconter dix siècles d’histoire en 400 pages. Ils ont décrit le cadre dans lequel ont évolué les sociétés médiévales et ont montré qu’elles ne vivaient pas dans des mondes fermés. En donnant des indices, chronologies et nombreux encadrés, ils aident le lecteur à explorer mille ans d’histoire du V^e au XV^e siècle. Cette histoire est structurée, sur le plan chronologique, en quatre grandes périodes. « L’Europe médiévale » voit l’émergence de l’Empire byzantin, l’expansion de l’islam et du catholicisme dans le développement des réseaux commerciaux dans l’océan Indien et jusqu’en mer de Chine. » La chrétienté et les croisades », la géographie européenne fut bouleversée par le développement des villes et l’organisation de territoires nationaux. Il y eut de grandes batailles comme celle de Bouvines. Les rois se sont affirmés, Philippe Auguste et Saint Louis, en Angleterre Henri II de Plantagenêt et Richard Cœur de lion… Deux entités supra nationales sont en conflit : Le Saint Empire romain-germanique et la papauté. Les croisades avaient pour but de conquérir Jérusalem et de créer des états latins. Le développement culturel fut important avec l’apparition de trois styles artistiques et la création d’universités. « Les nouvelles routes de l’Orient »,du fait de la domination, au XIII^e siècle, de l’Empire mongol et du contrôle de la marine arabe sur l’océan Indien, les itinéraires commerciaux sont réorganisés. Dans une première phase, l’Occident européen se développe de façon exponentielle. Au cours de la deuxième phase, ont lieu de fréquentes initiatives dans la région atlantique et en Afrique. « La fin du Moyen Âge, de nombreuses crises sont dues à la peste noire, la guerre de Cent Ans, la Grande Jacquerie… mais il y a aussi des retombées positives dont le renouveau artistique et culturel et l’apparition de nouvelles dynasties, les Habsbourg en Allemagne, Les Tudors en Angleterre et les Valois en France, Les Médicis à Florence. L’iconographie est extraordinaire de par la qualité des photographies et la richesse des documents. Il est fort intéressant de relever les informations sur le plan scientifique et technique. L’orfèvrerie représente l’une des manifestations caractéristiques de l’art mérovingien (photo des joyaux des rois) L’ensemble palatial d’Aix La Chapelle, capitale de Charlemagne, fut construit sur le modèle du grand palais impérial de Constantinople. Au XII^e siècle, eut lieu une révolution technologique majeure, la sidérurgie. Le fer et l’acier sont élaborés dans des hauts fourneaux et produisent des outils qui révolutionnent l’agriculture. La cathédrale d’Amalfi, entre les X^e et XII^e siècles, associe éléments arabes et normands. Entre les XIII^e et XIV^e siècles, les routes de la soie commencent à être empruntées par des hommes d’affaires et des hommes de foi occidentaux. Les voyages du marchand vénitien Marco Polo éveillent la fascination pour cet empire exotique. L’année 1492 marque la transition entre la fin du Moyen Âge et le début de l’époque moderne. De nombreux détails techniques sont donnés sur les bateaux des grands navigants. Les échanges commerciaux s’intensifièrent dans le commerce de la soie, des épices… Pendant la guerre de Cent Ans, l’emploi de canons entraîna un renouvellement de l’artillerie et de nouvelles tactiques militaires. Cet atlas est un ouvrage de référence exceptionnel sur le Moyen Âge, offrant une somme de documentation et une riche iconographie, fruit d’un long travail d’historiens médiévistes.

Guillaume Picon (préf.), Glénat (Histoire)