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Le chêne

Et si un chêne vous racontait la vie dans la forêt ? Ce bel ouvrage est la voix-off du film réalisé par Laurent Charbonnier, spécialiste du film animalier et Michel Seydoux qui va sortir le 23 février 2022. Il est illustré des superbes photographies du film. Jacques Tassin est chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et spécialiste de l’écologie forestière. Accordons-nous le temps de contempler l’arbre « figure centrale du vivant ». « Tout chêne est telle une arche de Noé dressée dans les airs. ». L’arbre semble passif mais « en réalité, sans relâche il recompose ses marques dans un environnement toujours changeant ». La science peut en apporter les preuves. Nous avons une idée fausse sur l’« immobilité » des arbres. En fait, ils n’ont pas la même perception du temps que nous ! Les fleurs mâles du chêne libèrent des millions de grains de pollen qui sont disséminés par le vent. Les arbres ont développé des processus biologiques permettant à leurs graines de voyager de plus en plus loin. Chez le chêne il y a de nombreux partenaires comme les geais des chênes et les mulots sylvestres pour disperser les glands. Connaissez-vous ce qu’est l’ornithochorie ? Savez-vous que les chênes ont migré dix-sept fois depuis la dernière glaciation ? L’arbre est le maître absolu du sol. Ses racines ne sont jamais en sommeil. Comme le disait Gaston Bachelard « l’arbre tient le monde dans la poigne de ses racines ». Il sait aussi réagir, ses feuilles peuvent par exemple produire des substances dissuasives. L’écorce du chêne, riche en tanins, lui permet de se prémunir d’un trop grand développement des bactéries et champignons. Dans sa « facilitation de la vie », les passerelles entre l’arbre et les divers règnes du vivant sont très nombreuses. Le chêne est l’arbre forestier qui abrite le plus d’insectes. Il offre la nourriture et une multitude d’abris aux oiseaux. Une partie de la faune forestière s’est parfaitement adaptée au chêne, « la grande scène du jeu animal » que le lecteur peut admirer dans de superbes prises de vue. Dans le sol il y a toute une vie qui se développe, comme les merveilleuses symbioses entre l’arbre et les champignons. Comme le montre une photographie, la longueur des filaments de champignons associés à une racine est en moyenne mille fois plus élevée que cette dernière. Comme Jacques Tassin le dit dans la conclusion, ce superbe ouvrage, très riche en informations scientifiques, donne envie d’« aller au-devant des arbres les plus proches et se réinsérer dans la formidable matrice du vivant dont nous sommes, en réalité, parfaitement indissociables ».

Jacques Tassin, Belin / Gaumont

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