Qui mieux qu’un professeur de santé publique et expert en génomique, Philippe Amouyel et une auteure illustratrice spécialisée dans la vulgarisation scientifique et la BD, Héloïse Chochois, pouvait expliquer au grand public les dangers de la génomique « récréative » ? Celle-ci est à la mode, en lien avec des faits d’actualité où « l’ADN a parlé ». Agathe déjeune avec son père échangeant des nouvelles. Agathe a quelque chose de difficile à dire : elle et sa sœur ont fait des tests génétiques sur internet ! Son père, généticien, lui rappelle que c’est illégal en France. Afin de lui en démontrer les dangers, il lui raconte plusieurs histoires qu’il a vécues dont la première : «Tout commence un beau martin d’automne ». Des ouvriers trouvent un cadavre qui est examiné au labo. Apparaît le talent d’Héloïse Chochois à dessiner des schémas précis des parties du corps humain, de la structure de l’ADN… Si vous avez du mal à comprendre de quoi est constitué l’ADN, ces planches vont vous en apporter les clés. Il est proposé au lecteur de prélever chez lui son ADN. La policière se rend chez le généticien (le papa) qui procède au séquençage du génome. Il lui montre un exemplaire de « Nature » de 2001, date à laquelle la première séquence du génome humain est publié. Comme les données ne correspondent à aucune de celles du fichier des empreintes génétiques, il va faire un portrait robot. L’informaticienne de la police scientifique rappelle que les sociétés privées stockent nos séquences d’ADN et les commercialisent ! L’affaire est classée sans suite. En 2018, affaire du golden state killer. Des policiers constatent, grâce à l’ADN que plusieurs crimes ont été commis par la même personne. Ils vont pouvoir l’identifier. En France, la policière demande la réouverture de la précédente affaire. Elle envoie le fichier ADN à StarADN. Et c’est parti pour rechercher l’origine familiale, exploration représentée en dessins par la policière grimpant dans les branches de l’arbre généalogique. L’identité est trouvée. Mais n’y a-t-il pas des erreurs ? De fausses informations peuvent déclencher des drames familiaux. Sa fille lui annonce les résultats et se met en colère du fait de la non réaction du père ! Le généticien va alors lui faire part d’un drame vécu par un couple et de celui d’un homme arrêté par la police. Il explique que grâce à la génomique, des traitements personnalisés sont mis au point pour guérir et prévenir le cancer et d’autres maladies comme la maladie de Duchenne. La génétique tient une grande place pour lutter contre les épidémies, pour prédire la résistance des microbes aux antibiotiques, pour étudier le microbiote, et pour préserver la biodiversité. Mais il faut TOUJOURS être accompagné par des spécialistes. Une fin pleine d’émotion ! Dans cette BD « science » le spécialiste allié à une « pro » de l’illustration scientifique, convainc le grand public, par sa démonstration appuyée sur des informations scientifiques approfondies, des dangers de la génomique « récréative » à travers des situations vécues dans sa vie de généticien.
Métanoïde
20 mai 2020
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