Comment parler d’urgence climatique à un jeune public sans être ni didactique ni ennuyeux ? Jean-Philippe Blondel, professeur dans un lycée, connaît sûrement bien les jeunes d’aujourd’hui car les lecteurs ont l’impression de lire un journal écrit directement par Lou âgée de 15ans, avec leur langage «Quand j’aurais trouvé un mec… ». Il réussit à nous faire vivre ses journées de lycéenne, de l’été 2018 au 15 mars 2019, avec humour et même des moments super drôles ! Et surtout quelle réussite pour décrite son évolution, passer de fille en plein marasme quand rien n’a de sens à la prise de conscience d’avoir un rôle à jouer ? Ce récit a de nombreux intérêts. Il témoigne des réalités de la vie des jeunes d’aujourd’hui, de la vie sociale, des différences de classes, des problèmes financiers pour faire des études quand on habite en province, de la culture geek, de la vision des réseaux sociaux et des relations avec les parents et les profs qui ne se soucient pas du tout du réchauffement climatique. Le déclic pour Lou, très préoccupée par les effets du dérèglement du climat, cyclones, montée des eaux, virus libérés par la fonte des glaciers, se fait à l’écoute d’une vidéo de Greta Grunberg. Ce sera l’occasion de découvrir ses camarades sous un jour différent. Même la représentante de la bourgeoisie se révèle être une « Bovary » du XXIème siècle et une prof lui dit « vous avez raison » ! Organiser une manif demande une longue préparation, avoir des personnes ressources pour alerter les réseaux sociaux, se montrer plus conciliante pour « convaincre », faire participer une artiste du street-art pour une banderole. Un très beau passage rempli d’émotion quand sa mère se rend compte de son implication et décide de l’aider. Le 15 mars, c’est le grand jour ! « Tout ne fait que commencer ! ». Ce récit est un témoignage exceptionnel sur le parcours effectué par ces jeunes militants de la cause climatique. Un grand coup de cœur.
Jean-Philippe Blondel, Actes sud junior