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Cette planète n’est pas très sûre. Histoire des six grandes extinctions

En lisant ce livre fort bien écrit, vous vous souviendrez qu’Alexis Jenni a eu le prix Goncourt en 2011. Dès la première phrase «Ce livre parle de science, c’est certain ; mais ce n’est pas exactement un livre de science, c’est un livre d’émerveillement devant la science… », vous aurez compris que l’auteur avait très envie de parler de science, de partager le bonheur de chercher, de découvrir, de comprendre… ». Après une agrégation de biologie, il a enseigné les sciences de la vie et de la terre. Ses élèves ont eu beaucoup de chance de l’avoir ! De ce fait, la lecture est facile, de la « pop science » donnant au lecteur le plaisir de partager sa culture scientifique et de le suivre dans ses démarches pour comprendre l’évolution de notre Planète. Comment sait-on que les dinosaures ont disparu ? Et… est-ce bien sûr ? Une science est bien utile, la « classification phylogénétique » pour répondre à cette question. Au bord de la plage de Bidart, il y a un lieu qui le fascine : une couche où les dinosaures ont laissé des traces ! Cette argile a été déposée il y a 66 millions d’années. Mais en combien de temps ont-ils disparu ? Il raconte la science avec beaucoup d’anecdotes, comme celle du scientifique qui fit une chute et compris que c’était une chute de météorite qui causa la disparition des dinosaures. Il faut aussi prendre en considération les conséquences climatiques d’une éruption volcanique comme celle du volcan Tambora. Alexis Jenni fait bien ressortir que la science a « quelque chose de passionnel » générant des débats qui sont positifs car ils permettent à la science d’avancer. Il fait référence à de nombreux travaux de scientifiques, offrant aux lecteurs une part importante d’histoire des sciences. Est que ça arrive souvent l’extinction ? Il y a eu pire que la disparition des dinosaures, il y a 252 millions d’années, il y a eu un grand cataclysme ! Une science également importante, la stratigraphie qui étudie la succession des couches géologiques. Sous la direction du Muséum National d’Histoire Naturelle, les chercheurs font un travail extraordinaire pour reconstituer un écosystème, « un monde perdu depuis des centaines de millions d’années revient au jour ». « Il est difficile de raconter les sciences » car comme le dit Bachelard, elles nous sortent des représentations communes et on les rattache difficilement à notre expérience vécue. On en est à cinq grandes extinctions massives. Mais heureusement sur notre planète tout ne va pas mal tout le temps. Le rebond est inscrit dans la catastrophe. Le vivant prend peu à peu des formes différentes et l’histoire de ces formes successives s’appelle l’évolution dont l’auteur rappelle les grands scientifiques qui ont établi cette théorie et des découvertes essentielles. L’anthropocène est-il un nécrocène ? Quand on constate que 80 % des insectes ont disparu, on peut se poser la question : « on va dans le mur et on ne fait rien, pourquoi ? ». Faut-il parler de sixième extinction ? Cet ouvrage d’un passionné de science, est un ouvrage « de culture scientifique » car il permet au grand public de pénétrer au cœur des recherches scientifiques et d’en saisir toute l’importance pour notre vie et celle de la planète.

Alexis Jenni, humenSciences (Nature)

5/5
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