Dans cette épopée, écrite par Lida Turpeinen, autrice finlandaise, tous les personnages sont motivés par le même objectif aller « A la recherche du vivant ». En introduction, l’auteure, lors d’une visite au Musée d’Histoire naturelle Helsinki, attire l’attention du lecteur sur un vestige tout à fait différent, celui d’un animal « Rhytine de Steller » dont la taille est imposante ! Le récit commence, en 1741, Georg Wilhelm Steller , naturaliste, fait partie de la grande expédition d’exploration du Nord sous la direction de Béring. Au bout de quelques jours, le deuxième navire a disparu avec la moitié des équipements. Enfin « Terre à l’horizon » ! Steller découvre de nouvelles espèces qu’il examine attentivement. De nombreux hommes meurent de maladie ou d’épuisement. Ils accostent sur une terre, qu’ils espèrent être le Kamtchatka. Steller a vu des créatures singulières et la plus extraordinaire est une vache de mer de la taille d’une baleine. L’ endroit où le commandant Vitus Béring meut portera son nom « l’île, le détroit , la mer de Béring ». Sur plusieurs pages en italiques est expliqué la naissance de la vie, l’apparition des êtres vivants, des poissons à la rhytine de Steller, notre protagoniste. Au fil du temps, il n’en restera plus qu’un troupeau, sur une île où un jour l’homme débarque. Pendant que les hommes de l’équipage construisent un nouveau bateau, Steller étudie le comportement des loutres et fait des mesures très précises des différentes parties d’un squelette de vache de mer. Un véritable drame pour Steller, il ne pourra pas emmener le squelette de cet animal dont personne n’avait entendu parler auparavant ! Steller veut explorer la Sibérie car il est persuadé que l’éléphant arctique est toujours là ! Steller y trouvera la mort.Tous ses papiers et plantes seront envoyés à l’Académie des sciences de Saint Pétersbourg. Pendant très longtemps, le monde entier va profiter des fourrures de l’Alaska. Mais à force d’exploitation intensive, la pénurie apparait. Un nouveau gouverneur, Hamphus Furuhjelm, est nommé. Il épouse Anna d’une famille écosso-suédoise. Commence une partie passionnante du récit, permettant de se rendre compte des conditions de voyage de l’époque, de la vie des pays traversés puis de la réalisation des buts de la mission assignés au gouverneur pendant que son épouse tente de survivre lors de ses longues absences en présence de sa belle-sœur un peu particulière. A cette époque, une passion nait dans le public qui se rend dans les musées d’Histoire Naturelle pour observer les nouvelles créatures découvertes. En Amérique, Thomas Jefferson réfute une assertion de Buffon, le grand naturaliste français. Il fait envoyer une défense de mammouth à Cuvier qui comprend qu’il s’agit d’un nouvel éléphant qu’il baptise « mastodonte ». Il est le premier à parler d’« extinction » ! Cela veut-il dire que le monde a connu des catastrophes successives ? Richard Owen invente le mot « dinosaure » qu’Hawkings reproduit en sculptures qu’Anna a admirées lors de son passage à Londres dans les jardins du Crystal Palace. En Alaska, deux chercheurs de minéraux ont exhumé un squelette de vache de mer sur l’île de Béring là où était Steller. Wolff, le taxidermiste du gouverneur, fait tout un travail minutieux pour une présentation au public. Et Wolff repense à une statue qu’il a vue à Paris « La Nature se dévoilant à la Science » et qui lui a fait comprendre sa vocation : « dévoiler les secrets de la Nature, tout doucement et avec volupté » ! Sont racontés d’autres épisodes montrant d’autres facettes de cette recherche du vivant avec autant de vivacité et d’informations scientifiques détaillées, en particulier la qualité des dessins naturalistes d’une jeune femme, Hilda Olson, le musée de l’Oeuf et l’exposition de la vache de mer au Musée zoologique d’Helsinki. Sous une forme romancée, le récit des aventures de tous ces passionnés de nouvelles découvertes, avec comme fil conducteur, la vache de mer, est un témoignage captivant d’histoire des expéditions scientifiques tout en amenant le lecteur à une réflexion approfondie sur notre relation au vivant.
Les dernières reines
La collection «Rester vivant » est constituée de nouvelles et romans qui parlent du monde d’aujourd’hui en abordant les questions écologiques et sociales de notre société.