Mallory, quinze ans, est la plus jeune française à avoir gravi une montagne de 8000 mètres. Elle est maintenant sur la route, avec son père, entre Lhassa et le pied de l’Everest. Sous la forme d’un journal de voyage, le lecteur va suivre ses pérégrinations. Au fil du récit, des extraits d’articles de presse (Haute-Montagne magazine) ou d’interview radio et de télé montrent que les journalistes suivent son aventure. Il faut d’abord deux mois de préparation, au camp de base pour habituer son corps à l’altitude et se préparer au manque d’oxygène en faisant des allers-retours entre les différents camps. Il faut aussi obtenir un permis d’ascension. Mallory qui croyait bien connaître la montagne, va devoir faire face à plusieurs difficultés. Le récit, sous forme de dialogues, est très vivant et restitue bien les différents temps vécus par Mallory. Pas facile de s’entendre avec des personnes bien différentes ! Mais elle va faire aussi des rencontres déterminantes comme la scientifique qui étudie les glaces himalayennes et Zhi-Mi qui lui enseigne le « semchuk », force de détermination. L’auteure fait preuve d’une grande connaissance de la civilisation tibétaine, de la spiritualité, de la phytothérapie… Mallory va découvrir les tonnes d’ordure sur les flancs de l’Everest. Scandalisée, elle va s’engager dans une collecte et au tri des déchets, en mobilisant la presse pour sensibiliser à « Clean Everest », en particulier les enfants. Le récit va monter en intensité quand son père étant malade, elle doit prendre la décision de grimper sans lui ! Silène Edgar entraîne le lecteur hors de son « monde habituel », bien dans l’esprit de cette collection dirigée par Vincent Villemot. Ce récit est aussi passionnant car on suit avec beaucoup d’intérêt Mallory qui, comme le dit Mathieu « Tu grandis ! ». Un coup de cœur !
Silène Edgar, Casterman ( Ici/ maintenant, des romans qui regardent le monde en face)