Après « Dans la peau d’un arbre », un ouvrage passionnant, Catherine Lenne démontre son grand talent de médiatrice en abordant le domaine des arbres par un biais insolite, celui des arbres « bizarres ». Elle nous invite ainsi à « une visite scientifique et amusante de son cabinet de curiosités des arbres tordus, déformés, couturés de cicatrices… ». En fait, si on les observe attentivement, beaucoup ont des formes étranges. Cet ouvrage de 600 pages se distingue par une iconographie très importante et remarquable, des photographies de grande qualité, pour la plupart prises par l’auteure et des schémas très précis permettant de visualiser les mécanismes de croissance, comme celui des méristèmes ou la symbiose mycorhizienne. Tout d’abord, qu’est-ce qu’un arbre «ordinaire » ? Il est important d’en connaitre la structure classique pour pouvoir ensuite faire des comparaisons. Un arbre est une plante emplie de bois, il est élevé (au minimum 7 mètres), il doit faire preuve de longévité, pendant toute sa vie avoir des capacités de croissance, être recouvert de liège et avoir un système racinaire qui se développe à l’horizontale. Il y a dans le monde environ 73 000 espèce d’arbres. Les portraits de ces familles excentriques sont classés en six grandes thématiques: par nature, par accident, à plusieurs, à fleur de peau, par plus petits que soi et par vents et marées. Catherine Lenne apporte beaucoup d’humour dans les noms donnés ou dans les explications. Elle a l’art de rendre la lecture très attractive, suscitant la curiosité du lecteur qui se demande bien pourquoi un arbre peut être qualifié de « maitre origami », de footballeur, de « la terre au carré », de « bipède », d’« avaleur de sabre », de « Schtroumpf » ou de « coupe rock’en roll » ? Il va ainsi « apprendre la science qui se cache derrière l’insolite ». Avez-vous déjà remarqué comment apparaissent les feuilles au printemps ? « L’art du plissé », dans un bourgeon de hêtre, les feuilles sont collées les unes contre les autres comme dans une boite de sardines. Elles ne se déplient pas par hasard mais selon les lois de la physique. En biomimétisme, les scientifiques s’inspirent de la feuille de hêtre pour concevoir des structures dépliables dans le domaine spatial. Tous les arbres ne poussent pas en ligne droite. Les anastomoses multiples et énormes sont la marque des « tortillards ». Leurs branches sont pleines de virages en épingle à cheveux qui les forcent à se plier sur elles-mêmes. On dirait des genoux à angles droits ! Des recherches en laboratoire sont menées actuellement pour en chercher la cause en étudiant leur histoire évolutive et en comparant leurs génomes. Il y a des arbres qui chaussent des bottes de sept lieux. Par exemple, le tulipier a les « cheville qui enflent ». Pourquoi a-t-il un piédestal spectaculaire ? Le cambium serait-t-il devenu fou suite à un accident ? « La tête au carré », sur la façade de l’abbaye de Valloires (Somme) s’appuie un poirier spectaculaire. Ce poirier palissé, planté en 1756, se développe en deux dimensions, en suivant la contrainte que l’homme lui impose. Ne vous est-il pas arrivé, en voyant deux arbres très proches qui ont fini par se rejoindre, de penser qu’ils étaient amoureux ? Cette greffe naturelle est appelée une « anastomose ». Le mariage peut être harmonieux donnant l’impression d’un seul arbre ou au contraire tumultueuse. Il y a « des arbres qui se prennent pour Van Gogh ». Ils ont des peaux pleines de couleurs! Leurs écorces se renouvèlent par morceaux comme des peaux pelées par le soleil. Cet ouvrage de Catherine Lenne est une grande réussite ! Insolite, cette promenade en France pour voir des « biz’arbres » suscite une grande curiosité. Passionnant, le grand public y trouvera beaucoup d’informations scientifiques souvent inédites. Très riche sur le plan iconographique, il suscite l’admiration pour ces arbres qui ont une capacité à se reconstruire en toutes circonstances !
Mars
Cet album documentaire offre un panorama complet de Mars depuis les premières observations jusqu’aux derniers projets pour envoyer des hommes sur cette planète, sans oublier