Qui ne connaît les peintures « les nymphéas » de Claude Monet ? Peut-être vous êtes-vous rendu à Giverny où se trouve la maison de Claude Monet avec les jardins où il a peint les célèbres Nymphéas. Souvent la fiction permet de mieux appréhender le réel. Dans ce bel ouvrage, à l’italienne, une petite espionne va vous permettre de voir comment ce célèbre peintre travaillait. Béatrice Fontanel est l’auteure de plusieurs ouvrages sur l’art pour la jeunesse et aussi de la série de podcasts « les promenades imaginaires » (co-produits par le Musée d’Orsay et Création Collective). Un QR code renvoie à la version audio de cet ouvrage. Notre petite espionne, à l’aube, voit « ces petites horloges botaniques » ouvrir délicatement leurs pétales de porcelaine. Dès les premières pages, le lecteur est emmené autant par le texte que par les peintures d’Alexandra Huard, dans un monde d’une grande beauté poétique. Le matin venu, monsieur Monet et sa belle-fille se rendent à l’étang des nymphéas, « là où les glycines embaument et frissonnent sous le vent ». Un indice sur notre espionne : « je possède de fort grands yeux ». L’alchimiste est au travail, faisant apparaître « des herbes qui ondulaient au fond, chevelures de quelque ondine ensorcelée ». Quelle merveille, ce zoom sur nénuphar dans des teintes pastels ! Il faut savoir que le peintre avait été très éprouvé dans sa vie et qu’en plus il souffrait d’une double cataracte. Savez-vous qu’il peignait les couleurs de mémoire en choisissant les tubes selon leurs étiquettes ? Il peignait sans relâche pour offrir à la France un panorama des nymphéas du lever du jour au crépuscule. Notre espionne fait bien son travail : les représentations de la chambre du peintre sont très fidèles à la réalité. Savez-vous que Nymphéas vient du grec Numphé, une nymphe qui mourut d’amour pour Hercule et se transforma en fleur ? Notre espionne, qui révèle enfin son identité, explique que, vues du ciel, les huit immenses compositions forment le signe mathématique de l’infini. En fin d’ouvrage, dans un dossier documentaire, « Dans le jardin enchanté d’un vieux peintre », sont mis en parallèle des photos d’archives et des illustrations. Cet ouvrage est un enchantement autant par le langage poétique que par les merveilleuses peintures qui en plein accord, restituent la beauté des Nymphéas !

Béatrice Fontanel, Ill. Alexandra Huard, Seuil jeunesse