Gwen Morizur, la scénariste, dans le préambule, raconte que, suite à une vive douleur, elle ne pouvait plus courir ! Aussi, très motivée, elle a fait des recherches sur les coureuses et découvre que des pionnières se sont battues pour pouvoir participer à des marathons. A travers la vie de Christine Rivage, elle retrace tout le parcours d’une « battante ». Marie Duvoisin, par ses illustrations, emmène le lecteur dans la campagne où elle vit heureuse avec sa mère et son chien. Leur disparition lui provoque une telle tristesse qu’elle se met à courir aussi longtemps qu’elle le peut ! Cela lui apporte de l’apaisement. Son père ne la comprend pas du tout. Pour fuir ses mots violents, elle court encore et encore… Elle peut étudier à l’Institut d’études agricoles à condition qu’elle continue à travailler à la ferme. Elle est subjuguée par un reportage à la télévision sur un marathon dont les dessins en noir et blanc de Marie Duvoisin, rendent bien tout le plaisir qu’ont les coureurs d’être ensemble mais aussi les efforts physiques accomplis. Christine va s’entrainer très dur. Mais une grande déception l’envahit quand elle apprend que les femmes ne sont pas admises sous prétexte qu’une femme ne peut pas courir 42 kilomètres ! Superbe planche où devant un envol d’oiseaux, Christine décide qu’elle va leur montrer ce qu’une femme peut faire. Sur le plan personnel, elle va aussi ne pas suivre le parcours habituel d’une femme de cette époque. Son père scandalisé lui interdit de participer à un marathon. Alors elle décide de partir de la maison ! Christine, s’entrainant dans les montagnes, ressent de plus en plus de plaisir, d’apaisement et de liberté. En 1974, déguisée en garçon, elle s’élance avec les autres au troisième marathon de France. Comment vont réagir les participants, les spectateurs et les organisateurs ? Arrivera-t-elle jusqu’au bout ? A la fin de la bande dessinée, un dossier historique, « Les femmes dans la course », donne des informations sur la création du jogging par Lydiard en Nouvelle Zélande. Le marathon est né à New York en 1970. En 1972, Boston autorise officiellement les femmes à courir un marathon. Et enfin en 1984, aux Jeux olympiques de Los Angeles le marathon féminin est inscrit au programme. Ce roman graphique, inspiré d’histoires de femmes pionnières, nous fait vivre au plus près d’une jeune femme qui a tout tenté pour vaincre, dans les années 1970, un des tabous de la société, l’interdiction aux femmes de participer à un marathon. Une héroïne attachante et déterminée qui rend ce récit passionnant !
La dernière reine
Après Ailefroide et Le loup, best-seller traduit en une dizaine de langues, Jean-Marc Rochette nous offre à nouveau un récit très fort au sein de