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Sophie Germain. La femme cachée des mathématiques

Combien de femmes scientifiques ont travaillé dans l’ombre, se faisant souvent « voler » leurs découvertes par des hommes peu scrupuleux. Il est temps de les remettre à l’honneur ! Le récit de la vie de Sophie Germain débute le 13 juillet 1789 lorsqu’à 13 ans, elle trouve, dans la bibliothèque de son père, un livre « Histoire des mathématiques ». Qu’est-ce donc que ces mathématiques ? Sophie va se plonger avec un grand plaisir dans la vie des grands mathématiciens. Paris est en effervescence, le 14 juillet c’est la prise de la Bastille. Grâce à Archimède, Sophie sait que, quand on vit pour une passion, on peut se protéger des événements extérieurs. Chaque chapitre débute par une citation bien choisie, « L’esprit n’a point de sexe » de François Poullain de La Barre et d’un mot clé définissant bien chaque période de son parcours de femme mathématicienne. « Obstination », Sophie, malgré le froid, se relève la nuit pour étudier « Le cours complet de mathématiques » le Bézout, alors qu’à cette époque, il n’est pas question que les femmes étudient les sciences, les femmes ont un cerveau bien trop fragile ! Toute seule, elle va apprendre le latin pour pouvoir lire les œuvres de Newton, Leibnitz, Euler. « Dissimulation », Sophie va rencontrer, dans une librairie, un étudiant de Polytechnique, une école qui vient d’être crée mais bien sûr uniquement pour les garçons. Antoine Augustin Le Blanc va lui passer les cours et très vite s’apercevoir qu’elle est bien plus douée que lui, au point de lui faire ses devoirs. Cela la fera connaître du grand mathématicien Lagrange : « Quand une fan rencontre son idole ». Le récit est très vivant. L’auteure emploie un vocabulaire d’aujourd’hui, dialogue avec le lecteur, fait des apartés comme les réactions vis-à-vis de la première femme major de polytechnique. « Réputation », devenue célèbre, elle croise l’agronome Tessier, le paléontologue Cuvier, le mathématicien Legendre, la théorie des nombres… Mais cette gloire sera de courte durée… En conclusion, Sylvie Dodeller cite d’autres femmes, Jocelyn Bell, Marthe Gautier, l’ « effet Mathilda ». En annexe le théorème de Pythagore et de Fermat. Bien documenté, ce journal est une réussite. À recommander aux jeunes filles pour leur montrer, à notre époque où il y a encore une grande inégalité entre hommes et femmes dans le monde scientifique, qu’elles peuvent embrasser les carrières de mathématiciennes tout autant que les hommes !
Sylvie Dodeller, Ill. Julien Billaudeau, École des loisirs (Médium)

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