Cette collection « Système solaire », composée de huit tomes, a pour but d’offrir des voyages initiatiques pour connaitre chaque planète avec ses caractéristiques et en découvrir les parties cachées grâce aux dessins et au récit d’une bande dessinée. Le tour de toutes les planètes, comme les spationautes l’ont fait sur la Lune et la rencontre avec un personnage extraterrestre pilote d’un vaisseau à la technique très avancée relèvent de la fiction. Par contre toutes les informations scientifiques et techniques ont été supervisées par une équipe d’experts de l’Observatoire de Paris-PSL. Dans ce troisième volume, après s’être posé sur Mars et avoir exploré Jupiter, le lecteur retrouve les astronautes menottés face à Clarke, le robot pilote du vaisseau sur lequel ils ont embarqués pour faire le tour du système solaire. Clarke estime que « la situation est devenue fâcheuse ». La faute revient à Richard qui, précédemment a entrainé Yang pour ouvrir des appareils afin de connaitre la technologie de la civilisation de Clarke. Celui-ci les a surpris et furieux, il lance un produit qui provoque leur évanouissement. Il fait de même pour les autres terriens qui écoutaient Andrew leur expliquer la formation des anneaux qui seraient d’un âge beaucoup plus récent qu’on ne le croit. Il estime qu’ils n’ont pas respecté le contrat, celui de ne pas chercher à avoir accès à sa technologie. Ils aperçoivent Pan, un des satellites de Saturne, découvert en 1990 en ré-analysant les photos de la sonde Voyager 2. Comme Clarke a besoin d’eux pour trouver le vaisseau échoué sur Titan, il les libère. Parmi eux, Andrew, scientifique, sait répondre à toutes les questions. Parmi les 146 satellites de Saturne, sept sont très grands et Titan est le seul à posséder une atmosphère dense composée principalement d’azote. Ckarke leur annonce, qu’étant donné qu’il est fait pour vivre en colonie, il s’affaiblit de jour en jour et ne peut quitter le vaisseau. Andrew retrace l’histoire de Saturne, de Galilée à la découverte, en 2009, de l’anneau de Phoebé. Les illustrations de Federerico Dallocchio, dans une mise en scène dynamique, sont d’une très grande qualité, beauté des représentations de l’espace, précision des technologies reproduction de documents historiques et schémas très explicites. Ils atterrissent sur Titan où Clarke leur donne les instructions. Titan a des points communs avec la Terre primitive. Ils procèdent à des forages pour trouver des traces de vie extraterrestre microbienne. Savez-vous que des montagnes ont été nommées « Mirthrim Montes » comme celles du Seigneur des anneaux ? Clarke envoie une sonde. Il apparaît que le signal a été émis depuis Japet. Andrew donne tous les détails de ce troisième satellite de Saturne. Il rappelle que dans l’Odyssée de l’espace (dont l’auteur a le même nom que Clarke !), le héros découvre un monolithe noir sur Titan. Ils trouvent le vaisseau détruit. Pourquoi ce crash ? Pourquoi les navettes qui auraient pu ramener des aliens, ont-elles chuté ? Clarke demande que les caissons intacts soient ramenés à bord. Y aurait-t-il des survivants ? Comment réagiraient-ils face aux terriens ? A la fin de la BD, un dossier illustré et très approfondi, rédigé par des astrophysiciens et d’astrophysiciennes, porte sur la structure interne d’Uranus, l’atmosphère, la magnétosphère, les anneaux, les satellites et l’exploration de Saturne et de Titan. La bande dessinée joue parfaitement son rôle de médiation du savoir scientifique en utilisant les ressorts d’un récit captivant et en donnant la parole à des experts reconnus. Suite de ce troisième épisode dans «Uranus ».
Bruno Lecigne, Ill. Federico Dallocchio, Glénat / Observatoire de Paris-PSL