Dans la lignée des Ignorants, BD qui avait remporté un grand succès auprès du public, Corbeyran et Horne retracent le parcours d’un «authentique» qui veut retrouver le goût originel du vin de Bordeaux. « Qui dit viticulture, dit culture », le vigneron rappelle tout d’abord ce qu’était l’Aquitaine autrefois. Puis il raconte son enfance où il acquiert le goût des saveurs, en particulier du vin. Au cours de ses études dans une école d’ingénieur, il parcourt de prestigieux domaines viticoles car sa passion du vin ne l’a pas quittée !… Il constate qu’à Bordeaux « on ne produit que des vins de masse, industriels, uniformisés… ». Pour lui c’est un challenge, « retrouver le goût des vins de Bordeaux ! ». Une étude géologique et historique des sols lui permet de trouver la parcelle où il va « replanter du cabernet sauvignon et du Tarnay » car le fait d’avoir greffé les vignes leur a fait perdre le goût d’origine. Une très belle page le montre avec le mulet, ses vieux cépages, la taille à l’ancienne… Bien sûr ce ne sera pas sans critiques et sans difficultés ! Mais heureusement il sera soutenu par François, un vigneron soucieux de son terroir. Une autre page à admirer : Loïc et François en train de dialoguer ! Et il attaque la plantation de pied franc avec une taille en arcure. Pour le travail des sols, après plusieurs essais, il choisit le mulet. Un autre inspirateur de sa démarche a été un vigneron savoyard, Michel Grisard, qui a réhabilité de vieux cépages. Il lui indique un conservatoire où il trouvera de vieux cépages de Bordeaux. Deux autres passionnés compteront aussi : Jean Rosen, un universitaire, et Jacky Rigaux, auteurs, par la suite, d’un livre racontant son expérience : «Le goût retrouvé du vin de Bordeaux », éditions Actes sud. Une autre page révélatrice de son combat : devant une vigne parfaitement désherbée conforme aux critères de l’INAO « je reste sans voix » ! Loïc explique l’importance des sols avec des schémas, le tri manuel, le rôle des amphores… En 2008 son premier millésime est mis en vente à 80 euros la bouteille et il sera réputé dans le monde entier ! Malgré les procès qui sont là pour lui rappeler qu’il n’est pas dans la norme, il veut « combattre l’ineptie de ce système qui laisse les empoisonneurs déverser des tonnes de glyphosate… ». Magnifique final avec Loïc et sa famille «Je sais pour qui je me bats ! ».
Par la force des arbres
Premières planches sans texte, d’un plan général, le lecteur est emmené peu à peu à travers la forêt sur un zoom sur une cabane dans