Plongeur et scientifique, Gilbert Barnabé est auteur de d’ouvrages de référence en aquaculture et écologie marine. Il faut avoir conscience du rôle majeur que joue l’océan en tant que régulateur du climat. « Sans l’océan , la température de l’atmosphère serait trop élevée pour la vie et la surface de la Terre serait complètement grillée ! ». Parmi les bouleversements engendrés par l’homme moderne sur notre planète, l’augmentation de température de la couche superficielle de l’océan a provoqué le blanchiment de coraux. Du fait de l’intrication climat-océan, il est nécessaire d’avoir « une approche globale permettant de saisir les relations entre les phénomènes… ce qui est le propre de l’écologie, notre spécialité qui relève à fois de la pratique et de la théorie ». Dans les chapitres 2 à 5 sont décrites les articulations entre l’océan, le climat et l’humanité. Les océans et mers fournissent la moitié de l’oxygène que nous respirons et absorbent la moitié du CO2 émis pat les activités humaines. Savez-vous que tous les éléments chimiques ont été trouvés dans l’eau de mer ? Les océans sont 30 % plus acides aujourd’hui qu’il y a 200 ans. Cette acidification des océans devient un mécanisme d’extinction de la vie. Des schémas légendés permettent de visualiser des informations comme les interactions entre vents, vagues et couche limite de surface et le tapis roulant des courants ou circulation thermohaline. La pompe à carbone permet d’absorber une partie de la chaleur et du CO2. Son importance serait à multiplier par deux. L’auteur décrit la vie et ses interactions dans les différentes strates de l’océan en précisant que le plancton photosynthétiseur est à l’origine de la vie. Dans les chapitres 5 et 6, sont répertoriées les calamités qui le menacent. La pêche, qui ravage la vie marine, doit se transformer pour devenir « durable ». Les pollutions marines provoquées par les hommes sont une « terrifiante menace » pour l’océan. Dans un tableau est donnée une liste de la nature et source des pollutions dont les polluants chimiques. Dans les chapitres 7 à 12, il est montré que l’utilisation de solutions naturelles peut restaurer le fonctionnement de l’océan. L’utilisation de microalgues est une des solutions. Les macroalgues sont la plus vaste ressource inexploitée. « Leur culture à l’échelle océanique permettrait d’y fixer tout le CO2 excédentaire du monde ». Une autre révolution est celle des écloseries, cultures et élevages marins, qui ont bouleversé les perspectives de l’aquaculture. L’installation de filtreurs vivants, résistants aux variations climatiques, permet de dépolluer les eaux sales. Les récifs artificiels et les dispositifs de concentration de poisson (DCP) constituent de véritables « arches de Noé sous-marines ». La France doit en installer davantage. Les »Upwelling artificiels » en mer consistent à mélanger les eaux marines de profondeur et de surface. Des chapitres 13 à 17, Gilbert Barnabé explique comment mettre en œuvre les solutions évoquées. Il demande aux acteurs politiques et sociaux de davantage s’impliquer pour appliquer les solutions basées sur la nature face aux défis entrainés par le changement climatique. En fin d’ouvrage un glossaire des termes scientifiques d’aérobie à zooplancton en passant par eutrophisation. Cet ouvrage, par un spécialiste de l’aquaculture et de l’écologie marine, est très positif. Il propose des solutions basées sur la nature, vitales et incontournables, en fonction des dernières avancées scientifiques, pour permettre à l’océan de jouer son rôle majeur de régulateur du climat et rendre notre futur possible.
Une chimie pour l’environnement
Jean-Marie Tarascon, médaille d’or du CNRS, professeur au Collège de France, est directeur du laboratoire Chimie du solide et de l’énergie. Dans cet ouvrage, il