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Forces de la nature. Ces femmes qui ont changé la science

Dans le domaine des sciences, des femmes qui ont pourtant été des pionnières ou ont joué des rôles importants, ont été oubliées ou même volontairement effacées. Cet ouvrage fait part des travaux des historiens et des archéologues qui ont permis de progresser dans la connaissance de ces femmes méconnues. Dans la préface, Françoise Combes révèle que la première femme autrice, Enheduanna, poétesse et prêtresse, vivait en Mésopotamie (vers 2285-2250 AEC). Pour les historiens des sciences, la découverte de ces écrits montre bien qu’elle se consacrait à l’observation de la nature. La scientifique la plus célèbre de l’Antiquité est Hypatie d’Alexandrie (vers 335-405 EC). L’ouvrage est structuré selon un plan chronologique par grandes périodes : L’antiquité au Moyen âge, La Renaissance et les Lumières, Le long du XIXe siècle, le XXe siècle avant la seconde guerre mondiale et le XXe siècle après la seconde guerre mondiale. Tout au long de l’ouvrage, des biographies avec des portraits sont consacrées aux femmes les plus importantes avec des fac-similés de manuscrits. Il faut revoir notre vision des sorcières et des sage-femmes qui en fait peuvent être considérées comme des scientifiques. À toutes les périodes et dans tous les milieux, il y a eu des praticiennes de la médecine. Hildegarde au Moyen-Âge et Aglaonice dans l’Antiquité ont été reconnues uniquement parce qu’on attribuait une origine surnaturelle à leur savoir. À la Renaissance, en 1650, Maria Cunitz, en Silésie, a publié Urania Propitia, le premier ouvrage scientifique écrit par une femme, faisant sienne le modèle héliocentrique de Kepler. La française Nicole Reine, en 1757, a trouvé la date précise du retour de la comète de Halley. Maria Gaetana Agnesi veut mettre la science à la portée de tous, elle publie le premier manuel de calcul. Caroline Lucretia Herschel a travaillé avec son frère, William et ses apports à la science ont été reconnus. Femme d’un artiste, Anna Morandi, anatomiste, a reproduit en cire des modèles en 3D du corps humain. Elle occupe une place importante dans l’histoire de « la révolution scientifique ». Elle est la première femme à obtenir un diplôme de médecine. Savez-vous que Jeanne Barret, assistante du naturaliste Commerson, dût se déguiser en homme pour pouvoir participer avec lui à une expédition de Bougainville ? Elle est la première femme à faire le tour du monde. Dans l’Angleterre victorienne, les femmes ont publié de nombreux textes sur la botanique. Priscilla Wakefield a été la première femme à publier une étude botanique systématique. Au XIXe siècle, Elmy, sous le pseudonyme d’Ellis Ethelmer, fut « une des voix les plus influentes de la lutte pour l’émancipation des femmes ». De 1890 à 1930, c’est l’ère des « dames calculatrices » en astronomie. À l’observatoire de Harvard, Williamina P. Fleming a découvert plus de trois cents étoiles et cinquante nébuleuses ! « Ce sont les femmes, ces petits engrenages négligés… qui ont produit des travaux extraordinaires et novateurs ». Au XXe siècle, « les femmes archéologues et anthropologues ont humanisé une science… Grâce à elles les peuples indigènes ont retrouvé une partie de leur fierté ». Les femmes ont occupé une grande place dans les débuts du nucléaire. « Des femmes ont manœuvré les leviers – au sens propre, parfois – de la science nucléaire ». Emmy Noether est considérée comme l’une des figures les plus importantes des mathématiques. Rachel Carson, biologiste marine et militante écologiste, a décrit en détail les effets dévastateurs des pesticides ; la publication de « Silent Spring » marque le début du mouvement environnemental. Les femmes noires aux États-Unis ont eu la double peine, femme et noire. Très peu ont pu mener des carrières scientifiques. Il est grand temps de redécouvrir la contribution des femmes aux programmes spatiaux. Vera Rubin est considérée comme l’une des astronomes les plus influentes du XXe siècle. En postface, d’autres femmes inspirantes dont Lise Meitner, physicienne, qui a découvert la fission nucléaire. Elle aurait dû recevoir le prix Nobel ! Avec un index. Il faut continuer à « découvrir et expliquer les forces qui les ont écartées des champs de la connaissance » pour mettre en lumière toutes ces scientifiques oubliées. Cet ouvrage très riche en informations scientifiques est passionnant, il fait connaître la vie et les travaux de ces « femmes qui ont changé la science » au cours des siècles.

Anna Reser, Leila McNeill, Belin

5/5
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