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Dans les imaginaires du futur

Alain Kirou, écrivain et essayiste, invite à réfléchir sur les imaginaires du futur, estimant qu’ils sont des clés indispensables pour transformer notre monde. D’une grande érudition, il donne de nombreuses références d’œuvres majeures de la science-fiction, que ce soit des romans, des nouvelles, des BD, des films… À l’heure actuelle, nous avons l’impression d’être coincés entre deux imaginaires, ceux de l’univers technologique avec le transhumanisme et de l’effondrement, empêchant de bâtir des futurs possibles. L’intérêt de ce livre est de nous faire connaître les imaginaires du futur en explorant les richesses des œuvres de science-fiction pour participer à la transformation de notre monde. L’ouvrage est construit en cinq chapitres, abordant successivement les thèmes essentiels dans la démonstration de l’auteur : Imaginaires, ce que nous font les récits du futur ; Créations technologiques : Devenir dieu avec nos intelligences artificielles ; Fins du monde : de la nécessité d’une pluralité des effondrements ; Extraterrestres – l’exploration spatiale et les imaginaires de l’ailleurs ; Gaïa 4.0 – au-delà de la dystopie et de l’utopie terrestre. Il est particulièrement intéressant de lire son analyse sur les buts recherchés par ces trois représentants du capitalisme, exporter dans l’espace ce qu’ils font sur la Terre ! Ce n’est pas pour cela qu’il faille renoncer à l’horizon spatial, critiquant sévèrement Bruno Latour, car la quête d’une vie extraterrestre est essentielle, pour voir d’autres possibles, d’autres potentialités. Dans sa très remarquable volte-face de 20 pages, Alain Damasio écrit que « ce livre est peut-être la chose la plus importante qui soit arrivée à la science-fiction hexagonale… rappelant ce que le genre doit à des auteurs comme Andrevon ou… Philippe Curval…parce qu’il va repuiser aux années 70 et redit à quel point K.Dick, Ballard et Brunner… en étaient les visionnaires politiques comme Ursula Le Guin, l’anthropologue ultime ». Il met aussi en valeur la fiction qui « réussit là où le récit scientifique peine, parce que le roman ou le film est un transformateur d’énergie ». En nous faisant revisiter tous ces imaginaires possibles, Ariel Kyrou redonne l’espoir, en ne se laissant plus enfermer dans le tout technologique ou dans les théories de l’effondrement, de toujours croire aux étoiles grâce aux imaginaires qui libèrent. Un index de 25 pages des noms et des œuvres cités donne une idée de l’ampleur du travail réalisé par l’auteur.

Ariel Kyrou, Actusf

5/5
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