Voyager seule quand on est une femme, n’est pas facile ! Il faut être bien déterminée pour surmonter de nombreux problèmes Dans cette bande dessinée, cinq voyageuses apportent leurs témoignages ; recueillis par une scénariste-exploratrice. Émilie, Laurence, Marylis, Elena et Victoire livrent leurs parcours en six étapes : jeunesse, préparation de leur périple, communication et difficultés sur place et le retour. Ils ont été mis en images par cinq dessinatrices, Joyce Colson, Lou Zago, Limcela, Caroline Péron, UJuiette Taka et une coloriste, Sandra Violeau, accompagnées par deux éditrices. De ce fait, pour le lecteur c’est une excellente manière, du fait du style de dessin propre à chaque voyageuse, de s’identifier à leur personnalité. Un petit personnage, un « chibi » interpelle le personnage réel au fil du récit. Parmi les cinq jeunes femmes, deux ont choisi des carrières scientifiques. Émilie, ayant fait une école d’ingénieur en informatique, savait qu’elle pourrait voyager. Maylis, diplômée en médecine tropicale et d’urgence, fait plusieurs missions pour Médecins sans frontières (MSF). Elle se spécialise pour soigner le paludisme chez les orpailleurs. Comment se préparer ? Émilie rencontre la présidente de l’association des scientifiques coréens en France (l’ASCOF) qui lui propose de partir en Corée. Maylis a préparé des kits d’urgence pour que les gens puissent se soigner eux-mêmes. Puis elle est invitée au Pérou. Comment se passe le voyage ? En Corée Émilie réalise qu’avant tout elle est française et qu’elle doit apprendre à se débrouiller seule. Maylis va se rendre en Amazonie car les rencontres avec les habitants sont indispensables. Comment se passe la connexion ? Émilie se crée un nouveau réseau. Maylis a envie d’aller dans d’autres pays pour « apprendre d’autres façons de penser et de procéder… et créer de nouvelles amitiés ». Quelles difficultés rencontrées ? Comme Émilie est d’origine coréenne, les gens s’attendaient à ce qu’elle connaisse les coutumes du pays, de ce fait « elle s’est souvent sentie perdue ! ». Maylis a du mal à se déplacer du fait de la Covid-19 et a eu peur lors d’un tremblement de terre. Que ressent-on au retour ? Émilie rêve de repartir. Maylis reprend vite la vie quotidienne. Elle a gagné en confiance en elle, en voyant l’utilité des kits d’urgence sur le terrain. Cette bande dessinée d’une grande richesse, à travers les choix de cinq jeunes femmes impliquant de se dépasser, aborde différents thèmes : féminisme, solitude, métiers, écologie, relations interculturelles d’une grande actualité. Elle donnera surement envie à son tour de se lancer dans l’aventure : comme le dit Victoire : « Il y a tellement de choix et de chemins potentiels, plein de destinations, de boulots, de gens… Mais c’est aussi excitant, non ? ».

Laure Garancher, Nathan bande dessinée