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Atlas des sites archéologiques menacés. Patrimoine à protéger

Ce bel atlas est l’œuvre collective de multiples équipes aux compétences plurielles, Ces scientifiques appartiennent à de grands organismes de recherche dont le CNRS, l’INRAP et des laboratoires d’Universités. Ils transmettent leurs savoirs afin que le lecteur saisisse toute l’importance des sites archéologiques qu’il faut absolument protéger. Comme l’écrit Michel Serres : « les sites archéologiques sont des livres qui nous racontent l’histoire des civilisations passées, des témoignages qui nous parlent de l’ingéniosité et de la créativité des hommes ». Aujourd’hui de nombreux sites sont menacés du fait de la guerre, de l’action des hommes, du pillage et des trafics, du tourisme, du manque de connaissances et aussi du changement climatique. Grâce à une importante iconographie, sous forme de photographies des lieux et de leurs principales richesses, le lecteur est immergé dans ces lieux de mémoire. Certains sont connus comme la grotte Cosquer en France, Palmyre en Syrie, Herculanum en Italie… D’autres seront une découverte comme La Maréotide en Égypte, Novy Svet en Crimée, Cyrène en Libye… Pour chacun des trente-cinq sites sont données des informations très complètes sur la localisation géographique, les caractéristiques géologiques, son histoire et son évolution au fil des siècles ainsi que les raisons pour lesquelles il est aujourd’hui menacé et les solutions envisagées. En France, la grotte du Mas-d’Azil, en Ariège a livré des traces d’occupation du Paléolithique récent. Du fait d’œuvres pariétales, elle est classée au titre des monuments historiques. Des traces importantes de biocorrosion ont été constatées et des programmes de recherche sont mis en place pour protéger le patrimoine culturel et les populations de chiroptères. En Afrique du sud de nombreux sites d’art rupestre sont attribués aux premiers habitants, les San. Game Pass Shelter est un site emblématique, les peintures datent de 3000 à 4000 avant notre ère dont la célèbre « Rosetta ». Du fait du désintérêt des touristes et d’une mauvaise gestion, on assiste à une dégradation naturelle. En Inde, au Ladakh situé à 5200 mètres d’altitude, se situe le plus haut site de pétroglyphes du monde, des bouquetins, chasseurs, empreintes de mains… Il est l’objet de nombreuses dégradations dues à l’aménagement des routes et l’exploitation de pierres. Les archéologues doivent accélérer leur étude et archivage avant leur disparition. Au Yémen, un fleuron du patrimoine mondial, l’architecture vernaculaire de trois villes, Shibam, Sanaa et Zabib a été saccagée par la guerre et l’objet de pillage et de vandalisme. La restauration de ce patrimoine repose surtout sur le savoir-faire ancestral des artisans Yéménites. En Éthiopie, à 2500 mètres d’altitude les onze églises rupestres de Lalibela sont menacées par l’eau de pluie qui peut dissoudre ou raviner les parois. Des équipes du CNRS ont mené des travaux de captation en 3D associés à des photos par drone afin de permettre une observation pointue des fissures. Cet atlas, richement illustré, est passionnant car il vous fait pénétrer sur le terrain au cœur des recherches et découvertes de merveilles du patrimoine mondial de l’humanité et des solutions pour conserver ces sites archéologiques en grand danger.

Nicolas Teyssandier (Dir.), Le cherche midi / CNRS

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