Stéphane Sarrade, directeur de recherche en chimie verte au CEA, depuis de nombreuses années, alerte l’opinion dans ses livres et ses interventions sur la nécessité d’une transition bas-carbone. Cet ouvrage a pour objectif de nous faire « réfléchir à notre addiction à l’énergie pour imaginer un futur désirable ». Stéphane Sarrade s’est rendue à la Death Valley en Californie, la chaleur y est extrême. « Et si le futur de notre planète ressemblait à cette vallée de la mort ? Aujourd’hui « Homo Sapiens » est remplacé par « Homo Energeticus » qui utilise une énergie considérable car considérée comme inépuisable. D’où vient cet « Homo Energeticus » et jusqu’où pourrait-il aller ? Dans « De la révolution cognitive à la révolution industrielle », Stéphane Sarrade retrace une histoire de l’énergie depuis 800 000 ans quand nos ancêtres ont domestiqué le feu, après avoir expliqué quelques concepts de physique. Puis l’homme est passé par trois révolutions : cognitive, agricole et industrielle. La maitrise de l’énergie a permis de découvrir le monde et surtout de nous rendre libres. Dans « L’urgence climatique questionne notre présent », l’auteur raconte sa rencontre avec Jean Jouzel, climatologue réputé et fondateur du GIEC. Le réchauffement climatique a pour origine l’effet de serre. À un effet de serre naturel s’est ajouté un effet de serre dit anthropique c’est-à-dire d’origine humaine. Le charbon, malgré ses impacts mortifères, représente toujours 25 % de l’énergie primaire consommée dans le monde. Les COP se sont succédées mais sans effets concrets. Le « jour du dépassement arrive de plus en plus tôt ! ». En France, l’objectif de réduite l’empreinte carbone est ambitieuse. Mais « les amplitudes ne sont pas les mêmes pour tous. En effet, 50 % de la population française la moins riche produit annuellement en moyenne 5 tonnes d’équivalent CO2 par habitant… Pour les 10 % les plus riches, nous atteignons une moyenne de 25 tonnes d’équivalent CO2 par habitant ». En France il va falloir utiliser toutes les sources bas-carbonées et aussi changer notre monde de pensée pour réduire notre dépendance à l’énergie. Dans le chapitre « Entre sobriété, besoins énergétiques croissants et souveraineté des nations », sont décrites les conséquences tangibles du réchauffement climatique : la migration climatique et la réponse des pays censés être privilégiés vis-à-vis de la situation anxiogène, dont les voyages en avion… La déconsommation est une réduction quantitative de la consommation mondiale : consommer moins mais beaucoup mieux qualitativement. Stéphane Sarrade rappelle que c’est le but de son travail dans le domaine de la « chimie verte » au CEA. Quels sont les scénarios énergétiques possibles ? Comment réussir à combiner efficacité énergétique et sobriété ? L’efficacité est le moteur de la recherche et de l’innovation technologique et la sobriété concerne l’humain. L’auteur est impressionné par la capacité de mobilisation des jeunes. Les scénarios énergétiques doivent tenir compte de trois critères : le logement, la mobilité et les biens de consommation. Trois éléments simples sont à considérer pour bâtir un futur énergétique désirable : niveau de la sobriété, intensité et l’indépendance énergétiques. Dans « chimères de la technoscience », dans les années 1990, le numérique a tout changé ! Il a donné à l’homme des perspectives infinies et l’énergie devient son principal enjeu. Les impacts du numérique en consommation d’énergie sont énormes. « En pratique, si Internet était un pays, il serait le troisième plus gros consommateur d’électricité, juste derrière la Chine et les États-Unis ! » Un autre domaine est à surveiller de près, « le prochain eldorado pourrait se trouver au fond des océans ». Il en est de même dans la colonisation de l’espace. Dans le cinquième chapitre, est posée la question : comment passer à l’action ? Le mot-clé est l’urgence. Certaines personnes, comme Wangari Maathai, la planteuse d’arbres, peuvent nous éclairer. Décliner le concept du Nutri-Score dans le domaine de l’énergie, une étiquette H2O-score pour évaluer la quantité d’eau nécessaire pour fabriquer un produit, adopter une démarche d’éco-conception dans le numérique… Il est toujours intéressant de regarder dans le passé comment nos ancêtres envisageaient le futur. « Jules Verne avait prédit la fin des ressources fossiles, l’usage extensif de l’électricité et l’utilisation de l’hydrogène décarboné puisque produit par l’eau ». Le changement de vie est déjà en marche. « Encore une fois encore ce sont les « Energeticus Femmes » qui montrent la voie … Je vous propose de devenir des « déconsom’acteurs » enthousiastes et volontaires ». Cette démonstration des causes et de nos comportements face au défi énergétique et ce plaidoyer pour que nous devenions des acteurs de la déconsommation, sont tout à fait convaincants !
À la mer
Après l’album « Au jardin » les jeunes lecteurs vont être heureux de retrouver Prune et Robin qui partent à la découverte du littoral et de la